Le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1, aura lieu à partir de demain.
Plus de 650.000 femmes enceintes sur un total de 850.000 sont concernées, a-t-on appris hier au cours d’une conférence de presse animée par le Pr. Mesbah, directeur de la prévention, entouré de MM Guennar et Belkassam respectivement directeur des services de la santé et chargé de communication auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
« Sur un total de 850.000 femmes enceintes, plus de 650.000 femmes seront vaccinées, d’après les données de base élaborées par les services de santé des wilayas », précisent les trois responsables.
Ils n’ont pas manqué d’insister sur les lieux de vaccination à savoir les PMI les plus proches, les unités de santé de soins de base (polycliniques ou salles de soins) en l’absence de PMI ; les services hospitaliers pour les femmes enceintes hospitalisées qui ne présentent pas de contre-indication à la vaccination. En plus des équipes mobiles des services d’épidémiologies et de médecine préventive (SEMEP) territorialement compétents qui procéderont à la vaccination des femmes enceintes hospitalisées dans les structures privées.
La vaccination pour les trois conférenciers est fortement recommandée pour les femmes enceintes de 20 semaines et plus et les femmes enceintes de moins de 20 semaines et ayant des maladies chroniques (cardiaques, respiratoires, métaboliques, l’immunodéficience et l’immunodépression par suite d’une maladie sous-jacente ou d’un traitement).
Les femmes enceintes de moins de 20 semaines en bonne santé, ne devraient pas se voir refuser la vaccination sous réserve d’un consentement éclairé de leur part.
Le Pr Mesbah a souligné dans ce contexte que femme enceinte est la plus exposée au virus de la grippe A/H1N1 en raison de son état et de la vulnérabilité de son système immunitaire.
Son inffection par ce virus l’expose à deux risques, une difficulté respiratoire sévère et dans certains cas le décès. A cet effet, les femmes enceintes de 20 semaines et plus passent en priorité de vaccination, après les personnels de santé des secteurs public, parapublic et privé, car la gestation « peut être un facteur à risque », d’autant plus que cette maladie a déjà causé la mort à 11 femmes enceintes, parmi les 47 décès.
Un total de 42 femmes enceintes ont contracté le virus A/H1N1 sur les 746 cas de grippe porcine confirmés en Algérie, a précisé M. Belkassam relevant que ce taux est « élevé » mais « identique » à la situation mondiale, du fait que la femme enceinte, atteinte de cette maladie, « présente plus de risque à des complications mortelles ».
Selon des études récentes, et, par rapport à la population en général, les femmes enceintes infectées courent un risque 10 fois plus élevé de devoir être hospitalisées en unité de soins intensif et 7 à 10% des cas hospitalisés sont des femmes au deuxième ou au troisième trimestre de la grossesse.
S’agissant du déroulement de la campagne de vaccination des personnels de santé, lancée mercredi dernier, les conférenciers ont fait savoir que « la vaccination n’a pas démarré d’une façon extrêmement rapide, son évaluation nécessite au moins une semaine et il faut la laisser se poursuivre ».
S’agissant du décès d’une femme médecin à Sétif, qui s’est fait vacciner contre ce virus, le chargé de communication a affirmé qu’elle est décédée 30 heures après la vaccination, « ce qui écarte toute éventualité d’un choc anaphylactique ». « Aucun commentaire ne peut être fait sur ce décès avant que les résultats de l’autopsie ne soient rendus publics », a-t-il conclu.
Sarah Sofi
