Les Algériens préfèrent se déplacer en véhicules individuels… et C’est ce qui explique le recours « abusif » à l’achat de véhicules. Bien qu’il ait baissé ces derniers mois, le marché de l’automobile reste indétrônable.
L’Algérie garde jalousement son classement de deuxième marché en Afrique après celui de l’Afrique du Sud… et ce n’est pas pour rien ! Les derniers chiffres de l’ONS, communiqués hier à notre rédaction, révèlent, confirment, à vrai dire, un constat ahurissant.
Sur un total de 4,17 millions de véhicules qui circulent sur le territoire national, 2.593.310 véhicules sont de type touristique. Les autobus et autocars sont bien derrière dans ce classement avec seulement une part de 1,68% du parc soit 70.070 unités.
C’est à se demander si, finalement, le recours aux véhicules individuels ne couvre, en fait, pas une demande qui reste insatisfaite malgré les efforts déployés par l’Etat en vue de renforcer le transport en commun à travers notamment la redynamisation de l’ETUSA et les programme de l’emploi de jeunes (Ansej et autres) qui ont connu, au début, un franc succès auprès des jeunes promoteurs.
La non amplification du transport en commun et l’émergence de nouvelles cités dans un tissu urbain peu ou non desservi, a fait apparaître en force le trafic de véhicules individuels en sus d’une activité illégale des chauffeurs clandestins. Le réseau urbain ETUSA, à Alger, compte près de 256 autobus alors que 2.900 minibus appartiennent à des opérateurs privés.
Le réseau interurbain est partagé entre 2.100 autres opérateurs. Les taxis ont par ailleurs tendance à se faire très rares ces derniers temps. Vu ces données, il est clair que le secteur des transports par bus fait appel à un plus grand intérêt de la part des autorités. C’est d’ailleurs-là que résident la plupart des solutions attendues pour un soulagement tant espéré du trafic national et un redressement des entreprises de transport qu’elles soient publiques ou privées.
Il n’y a qu’a voir la place que s’est rapidement procuré le secteur du transport ferroviaire dans la vie quotidienne des Algériens pour s’assurer de l’efficacité d’un renforcement du transport en commun. Le transport par bus reste incontournable et ce, malgré l’introduction prochaine du fameux métro, des téléphériques, et des tramways à travers les grandes villes.
Les statistiques de l’ONS font, par ailleurs, allusion à l’utilité du covoiturage dans des villes telles qu’Alger, Constantine, Oran… Le covoiturage est un moyen de se déplacer qui se développe de plus en plus. Le principe est le suivant au lieu que tout le monde prenne individuellement sa voiture pour aller dans une même ville, on ne va prendre qu’un seul véhicule.
Le démarrage prématuré de cette nouvelle notion à Alger (absence de sites internet, de communication, d’aires de stationnement…) l’a malheureusement voué à l’échec. Avec plus de 1.360.000 véhicules, la capitale occupe le haut du classement suivie des wilayas d’Oran et de Blida.
L’autre constat, à travers les statistiques de l’ONS, est que les importations de véhicules en Algérie ont pris une courbe ascendante, depuis 2000. Le secteur automobile est un marché de distribution, le segment des poids lourds étant le seul à disposer d’une production locale.
Les véhicules algériens sont composés surtout des produits de la SNVI dont plus de 95.000 camions et 14.300 autocars et autobus auxquels s’ajoutent les tracteurs de CMA avec plus de 12.200 tracteurs routiers et 87.600 tracteurs agricoles. Pendant l’année 2009, l’Algérie a importé 269.018 véhicules en baisse de 23,64% par rapport à 2008.
Le parc de véhicules connaît un rajeunissement sans précédent, mais l’âge moyen du parc reste cependant élevé : 57,42% des véhicules ont plus de 20 ans d’âge et seulement 22,36 % ont moins de 5 ans d’âge.
L’interdiction, depuis le 26 septembre 2005, d’importer des véhicules d’occasion ajoutée à l’obligation du contrôle technique automobile instaurée depuis le 21 avril 2005 ont certainement influé sur l’état du parc.
A. Fadila