Quatorze Algériens sommairement jugés en Irak et emprisonnés à Baghdad depuis au moins sept ans demandent leur libération, selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).
«Quatorze Algériens arrêtés en 2003 et 2004 en Irak sont détenus depuis dans une prison de Baghdad», a déclaré hier le secrétaire général Moumene Khelil à l’AFP. «Nous avons été contactés par un détenu de cette prison et n’avons pas plus d’éléments», a-t-il indiqué, sans fournir le nom du centre de détention.
«Il se peut qu’il y ait d’autres ressortissants algériens dans d’autres prisons irakiennes, mais nous ne le savons pas pour l’instant», a encore ajouté le responsable de l’ONG. Le président de la LADDH Mostepha Bouchachi a précisé avoir parlé au détenu irakien dont il n’a pas fourni l’identité.
Ce dernier lui a affirmé que ses camarades et lui n’avaient «pas commis d’actes violents» durant leur séjour en Irak alors qu’ils ont été arrêtés à Baghdad et accusés «d’appartenance à des groupes terroristes», jugés par des «tribunaux d’exception sans possibilité de défense légale et condamnés à des peines de 10 à 15 ans de prison».
M. Bouchachi faisait référence à Al-Qaïda ou à d’autres groupes venus renforcer les combattants luttant contre l’invasion de l’Irak en 2003 des troupes étrangères, menées par les Etats-Unis pour renverser le régime de Saddam Hussein.
Selon M. Bouchachi, les détenus qui s’estiment victimes d’une «injustice» demandent à «être graciés, quoique innocents, comme l’ont été d’autres détenus irakiens condamnés pour les mêmes motifs». Un prochain train de grâces devrait être organisé pour la fête musulmane de l’Aïd el Kébir début novembre.
«Nous avons pris contact avec des diplomates irakiens ici. Il est trop tôt pour juger de leur capacité de réponse», selon M. Khelil. Son organisation s’est également adressée aux autorités algériennes. La LADDH a indiqué avoir demandé «à la Croix-Rouge internationale de se rendre dans cette prison afin de s’enquérir des conditions de détention de ces prisonniers».
Près de 600 algériens détenus en Belgique
Selon des chiffres de l’Office des étrangers belges, publiés lundi par des médias locaux, 582 Algériens en situation irrégulière sont actuellement détenus dans des prisons en Belgique. Ils font partie des 3215 détenus étrangers présents illégalement en Belgique.
Les autorités belges ont plaidé pour la conclusion «d’accords contraignants» avec les pays d’origine pour le rapatriement des détenus en situation illégale.
«Notre pays doit s’engager davantage dans la conclusion d’accords contraignants, pour que les ressortissants d’autres pays puissent accomplir leur peine de prison dans leur pays d’origine après une condamnation en Belgique», a affirmé un haut responsable belge.
Des ressortissants algériens sont également détenus en Libye avant le déclenchement de la guerre et on ignore à ce jour leur situation. Nous avons essayé hier de faire réagir le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, au sujet des démarches entreprises pour la libération de ces détenus. Malgré notre insistance, le président de la Commission ne décroche pas.
F. B. et agences