Des milliers d’emplois risquent de disparaître dans la région de Tamanrasset, où la population vit principalement des revenus du tourisme. 60 agences de voyages privées lancent en effet un cri de détresse.
Présent lors du 15e Salon international du tourisme et des voyages, M. Hamdaoui Ahmed, président de l’Association des agences de voyages de Tamanrasset, affirme que « le secteur du tourisme à Tamanrasset est en détresse. La fermeture du massif du Tassili et l’interdiction des randonnées dans la région en est la principale raison. Le tourisme est freiné depuis l’annonce de cette décision, prise par les autorités au début de l’année 2010», nous a-t-il déclaré.
En effet, depuis 2010, les agences de voyages sont à l’arrêt et enregistrent donc des saisons blanches chaque année. Plus
aucun touriste étranger ne vient à Tamanrasset, une région pourtant basée sur le tourisme réceptif, tandis que le tourisme domestique ne représente que 10 %. Les professionnels du tourisme de la région n’ont pas lésiné sur les moyens pour redonner vie au secteur, avec la participation dans plus de 7 pays et Salons internationaux différents aux fins de promouvoir la destination.

M. Hamdaoui affirme que « l’argument sécuritaire n’est plus d’actualité, surtout que le ministre lui-même a annoncé que les sites touristiques étaient sécurisés».
Il a par ailleurs affirmé que les participations aux Salons commencent à avoir un écho positif mais cela ne concerne que la région de Djanet, la seule actuellement ouverte aux touristes et où l’on commence à nouveau à accueillir quelques groupes.
M. Hamdani a d’ailleurs lancé un appel aux autorités afin d’ « ouvrir au moins la partie nord de Tamanrasset, le Hoggar, pour pouvoir accueillir des touristes «.
Concernant le tourisme domestique, le président de l’Association des agences de voyages a dévoilé qu’ « un protocole d’accord avait été signé au mois de novembre 2013 avec certaines fédérations nationales. On a compté près de 1 000 touristes nationaux dans la région, mais ils ont tous été pris en charge par une seule agence, l’ONAT.
Les agences privées ont été marginalisées et n’ont même pas été sollicitées. C’est la quatrième année que nous vivons ce cauchemar «, s’est alarmé M. Hamdaoui.
Toujours selon M. Hamdaoui, plusieurs protocoles d’accord ont été signés avec douze organismes, mais les décisions se prennent au niveau d’Alger. On ne fait jamais appel aux agences locales.
Ainsi, les responsables des agences de voyages, préoccupés à l’idée de subir les affres d’autres années blanches, lancent un SOS pour être assistés à tout point de vue le temps de sortir de cette crise. Petite lueur d’espoir, la nouvelle ministre du Tourisme s’est entretenue avec les représentants des agences de voyages et leur a promis d’apporter son soutien.