Plus de 50 morts dans des affrontements entre des islamistes et l’armée,Prémices d’une guerre civile en Égypte

Plus de 50 morts dans des affrontements entre des islamistes et l’armée,Prémices d’une guerre civile en Égypte

La tension est montée d’un cran, hier, en Égypte après la mort d’une cinquantaine d’islamistes dans des affrontements devant le site de la Garde républicaine au Caire, compliquant davantage une sortie de crise, notamment avec l’appel au soulèvement lancé hier par les Frères musulmans.

Dans un contexte de tensions croissantes après la destitution par l’armée du président islamiste et une transition qui s’annonce des plus difficiles, la situation s’est aggravée hier au Caire avec la mort de plus de 51 manifestants pro-Morsi devant le site de la Garde républicaine. Si les tirs ont été dénoncés comme “un massacre” par les Frères musulmans, l’armée égyptienne a expliqué que “des terroristes armés” avaient attaqué le siège de la Garde républicaine au Caire, où les Frères musulmans ont annoncé que 16 manifestants avaient été tués.

En effet, selon un communiqué cité par le quotidien d’État Al-Ahram, l’armée égyptienne affirme qu’“à l’aube, un groupe de terroristes armés a essayé d’envahir le (bâtiment) de la Garde républicaine, attaquant les soldats et la police, provoquant la mort d’un officier et blessant plusieurs conscrits, dont six sont dans un état critique”. Ces violences ont fait 51 morts et plus de 300 blessés, a indiqué à l’AFP un haut responsable des services d’urgence sans préciser s’il s’agissait exclusivement de manifestants islamistes.

Réagissant à ce grave incident, le président égyptien par intérim, Adly Mansour, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les violences qui ont fait au moins 51 morts hier matin lors d’une manifestation de partisans de Mohamed Morsi au Caire, a rapporté la télévision d’État. “Le président de la République a chargé une commission juridique d’enquêter sur les évènements survenus devant (le siège) de la Garde républicaine”, a annoncé la télévision.

Auparavant, l’un des principaux opposants au président déchu, Mohamed El-Baradeï, ainsi que le Front de salut national (FSN), une coalition laïque, avaient réclamé l’ouverture d’une enquête.

Depuis la destitution et l’arrestation de Mohamed Morsi mercredi par l’armée, la tension ne cesse de monter en Égypte entre ses partisans et ses opposants et des heurts sanglants ont fait plusieurs dizaines de morts.

Par ailleurs, le siège du parti des Frères musulmans a été fermé sur décision des autorités égyptiennes après la découverte d’armes hier, a annoncé à l’AFP un haut responsable de sécurité. La police a trouvé “des liquides inflammables, des couteaux et des armes” dans les locaux du Parti de la justice et de la liberté (PLJ), la vitrine politique de la confrérie, a précisé cette source. Le Parti de la justice et de la liberté (PLJ) a appelé, quelques heures avant cette découverte, au “soulèvement du grand peuple d’Égypte contre ceux qui sont en train d’essayer de lui voler sa révolution avec des chars” et a mis en garde contre “l’apparition d’une nouvelle Syrie dans le monde arabe”.

Dans la matinée, des islamistes ont capturé deux soldats et les ont obligés, en frappant violemment l’un d’eux, à prononcer une déclaration hostile à l’armée, a rapporté un haut responsable de l’armée, précisant que les deux soldats avaient réussi à s’enfuir.

Dimanche soir, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers l’Égypte dans le but de montrer que le renversement de Mohamed Morsi était le fruit d’une volonté populaire, une semaine après des manifestations monstres sur lesquelles l’armée s’est appuyée pour déposer mercredi le président islamiste.

M T