Plus de 363 000 nouveaux bacheliers prendront le chemin de l’université, Inquiétudes sur les capacités d’accueil des facultés

Plus de 363 000 nouveaux bacheliers prendront le chemin de l’université,  Inquiétudes sur les capacités d’accueil des facultés
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Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait savoir qu’il souscrit “au principe de garantir une place pédagogique à tous les bacheliers, sans exception”.

L’université algérienne est-elle capable d’accueillir tous les nouveaux bacheliers ? Dispose-t-elle des capacités nécessaires, tant pédagogiques que d’hébergement ? Suite à l’annonce des résultats du baccalauréat 2015 qui montre que 363 140 bacheliers ont passé le cap sur les 853 909 candidats (soit un taux de réussite de 51,36%), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait savoir qu’il souscrit “au principe de garantir une place pédagogique à tous les bacheliers, sans exception, tout en accédant à une demande



sociale diversifiée”.

Sur son site Internet, il a également informé qu’il offre “une large panoplie de formations” pour les nouveaux étudiants, et ce, “sur l’ensemble du territoire national”. Apparemment, la priorité semble ailleurs pour le moment, c’est-à-dire dans la gestion de l’agenda des inscriptions des nouveaux bacheliers : achèvement des préinscriptions le 21 juillet, affectations et recours en ligne entre le 28 et le 30 juillet et inscriptions définitives à l’université entre le 29 juillet et le 6 août.

Pourtant, beaucoup de citoyens algériens, notamment parmi les enseignants et les parents d’élèves, s’inquiètent d’ores et déjà du sort réservé aux nouveaux bacheliers. C’est le cas de Bachir Hakem, professeur de mathématiques et porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), qui relève que le baccalauréat terminé, voici venue “l’heure aux chiffres”. Ce dernier, dont le syndicat pense que les résultats du bac “ne sont pas des indicateurs réels du niveau de nos élèves”, tire la sonnette d’alarme pour rappeler à qui de droit que les capacités d’accueil de l’université algérienne “ne peuvent dépasser les 300 000 places universitaires en première année”.

Dans une contribution récente, le représentant du CLA pose le problème aussi bien des centaines de milliers de bacheliers ayant “droit à une place universitaire” que des autres centaines de milliers de candidats “qui doivent être placés pour ne pas traîner dans les rues et pour ne pas en faire des délinquants”.

À ce propos, il rappelle que depuis des années, déjà à l’époque de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Aboubakr Benbouzid, les syndicats du secteur, en particulier son organisation, ont demandé à la tutelle de “se préparer en 2015-2016”, pour éviter de vivre les mêmes

problèmes d’accueil des nouveaux bacheliers. “Comme d’habitude, on préfère improviser et vivre au jour le jour que de faire un travail

scientifique et planifier”, observe-t-il, en déplorant que les réunions avec le ministère ou nationales, les

séminaires ou les conférences n’aient pas suscité les mesures nécessaires dans pareil cas. “Le ministère

(de tutelle, ndlr) n’entend pas ou ne veut pas écouter, et tous les écrits qui ont été faits par nos pédagogues et qui ont été publiés dans la presse sont mis aux oubliettes”, affirme Bachir Hakem.

Pour ce dernier, “les beaux discours sont dépassés”, et aujourd’hui, les Algériens ont le droit de savoir quelles sont “les solutions” adoptées et, surtout, quels sont “les moyens” mis en œuvre pour, d’une part, accueillir les nouveaux arrivants dans les différentes universités du pays et, de l’autre, “caser” les lycéens ayant échoué à leur baccalauréat. “La réalité est là et nous sommes tous

concernés par l’avenir de l’Algérie”, conclut-il.