Il est de notoriété publique que le cannabis est cultivé au Maroc, au vu et au su de tous, avec la complicité et la protection de plusieurs hauts responsables militaires et civils du Makhzen. Il n’est un secret pour personne que le royaume chérifien a été classé par tous les organismes internationaux versés dans ce domaine comme étant le plus gros producteur et exportateur de ce poison.
L’Algérie donne l’air de faire l’objet d’un complot ourdie par les agents du Makhzen. En effet, des quantités phénoménales de cannabis, venant toutes de chez nos charmants voisins de l’Ouest, se déversent quasiment au quotidien sur notre territoire.
De fait, les services de la sécurité nationale ont saisi dans la période allant de janvier à octobre 2012 plus de 31 tonnes de cannabis. C’est ce que révèle un communiqué rendu public par la DGSN. Dans le détail, il est indiqué la saisie de 31, 131 tonnes de cannabis, 574,340 kilos d’héroïne, 7 816 kilos de cocaïne et 185 497 comprimés psychotropes.
Les Algériens, que le Maroc donne l’air de vouloir rendre accrocs au cannabis, se mettent ainsi aux drogues dures. Il y a bel et bien péril en la demeure. Ce constat, au reste, explique également pourquoi Rabat continue d’insister avec autant de véhémence pour obtenir la réouverture de ses frontières terrestres avec notre pays.
Cette demande, au reste, sonne d’autant plus faux, et est décrétée irrecevable, que c’est le Maroc qui, en 1994, au plus fort de notre homérique et héroïque lutte contre le terrorisme, quand notre pays faisait l’objet d’un criminel embargo qui ne disait pas son nom, avait décidé de renforcer celui-ci en décrétant la fermeture de ses frontières, et en instaurant les visas pour les ressortissants algériens.
Alger, dès lors, avait plus que raison en formulant systématiquement la même réponse aux multiples demandes pressantes de Rabat par rapport à la réouverture de cette frontière : la question doit faire l’objet d’un traitement global. Entendre par là qu’elle doit être incluse dans un canevas prenant en charge la lutte contre le trafic de drogue, la contrebande, l’émigration clandestine, ainsi que la question de la décolonisation du Sahara occidental.
L’insistance de Rabat, forcément liée à sa volonté d’abrutir le maximum de citoyens algériens en les empoisonnant par son cannabis, est également liée à la très grave crise sociale, économique et financière que vit le royaume chérifien. Celui-ci, en effet, enregistrerait un manque à gagner de plusieurs milliards de dollars chaque année.
La crise se fait d’autant plus pressant que les sujets de sa majesté ont osé braver la «sainteté intouchable» du roi Mohamed VI en défilant dans le courant de cette semaine en vue de protester contre son train de vie. Pour revenir aux saisies de drogue, signalons également que la DGSN précise que «7 324 affaires ont été traitées et que 9 564 Algériens et 64 ressortissants étrangers ont été interpellés».
Une comparaison des chiffres enregistrés au cours des trois dernières années relèvent une «nette augmentation» des quantités de drogue saisies, du nombre d’affaires traitées et des individus interpellés. Ces chiffres portent à déduire que l’Algérie est devenue un pays de transit pour les narcotrafiquants internationaux qui font passer des quantités importantes de drogue vers le Proche- Orient et l’Europe».
Wassim Benrabah