Plus de 300 produits manquent dans les pharmacies,La crise des médicaments perdure

Plus de 300 produits manquent dans les pharmacies,La crise des médicaments perdure
plus-de-300-produits-manquent-dans-les-pharmaciesla-crise-des-medicaments-perdure.jpg

Contrairement au ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès qui a nié catégoriquement l’existence d’une crise de médicaments, le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (Snapo) soutient mordicus qu’il y a pénurie en la matière en Algérie.

Les pharmacies manquent toujours de médicaments. C’est une réalité qui risque d’avoir des conséquences catastrophiques sur la santé de milliers de malades chroniques, si les pouvoirs publics continuent à faire la sourde oreille et à se vanter d’avoir résolu le problème. Contrairement au ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès qui a nié catégoriquement l’existence d’une crise de médicaments, le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo) soutient mordicus qu’il y a pénurie de médicaments en Algérie.

«Ce sont presque tous les malades qui souffrent de ce problème. Il y a plus de 300 médicaments en rupture de stock», a averti hier Fayçal Abed, porte-parole du Snapo, dans un entretien téléphonique. En plus des médicaments traitant les ma-ladies chroniques et les pilules contraceptives, les vaccins pour enfants dont l’âge varie entre 3 et 18 mois viennent à manquer. Le responsable s’est interrogé sur la persistance de cette pénurie alors que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s’est engagé récemment à l’endiguer. Tout comme Djamel Ould Abbès, le représentant du Snapao accuse directement «les lobbies» d’être derrière cette tension sur les médicaments. «C’est une crise provoquée par des lobbies qui exercent une pression sur l’Etat. Il est anormal qu’on prenne en otages des milliers de patients pendant plusieurs mois», dit-il.

Selon lui, l’Etat «demeure» impuissant face à «la mafia qui pollue le secteur des médicaments». «Il est de la responsabilité de l’Etat de réguler le marché du médicament, notamment celui de l’importation, sachant que les ruptures de stock concernent les produits d’importation», a indiqué Fayçal Abed, estimant qu’«il est temps de désigner les responsables et les failles de ce marché». Devant cette situation grave, le Snapo interpelle le gouvernement pour intervenir afin de libérer ce marché «des mains de la mafia». D’après Fayçal Abed, la solution à ce problème récurrent de pénurie de médicaments demeure dans l’application de l’instruction du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Cette circulaire datant du 29 mai 2010, exige, rappelle-t-on, des producteurs de créer leurs propres réseaux de distribution sans passer par les grossistes répartiteurs. Lesquels s’occupent à distribuer uniquement les médicaments importés qui représentent quelque 80% du marché national. Les médicaments fabriqués localement, soit 20% du marché, seront ainsi défavorisés en raison de toutes les difficultés financières et organisationnelles que les producteurs et les pharmaciens d’officine auront à rencontrer. Autre solution, le porte-parole du Snapo préconise la fin du monopole des lobbies sur le médicament. Pour ce qui est de la production locale du médicament, le représentant du Snapo a affirmé que la production pharmaceutique en Algérie «est en développement et connaît un essor considérable». La pénurie de médicaments, notamment pour les diabétiques, les insuffisants rénaux et les sidéens, a fait réagir le ministre de la Santé pour qui cette pénurie est exagérée et ne doit aucunement inquiéter outre mesure les Algériens. «Tous les produits nécessaires sont disponibles au niveau de tous les hôpitaux et des officines», a-t-il soutenu, qualifiant ce qui a été écrit par certains journaux à propos des médicaments anti-cancéreux de «fausse information». Sur le terrain, la situation s’aggrave et les malades continuent à payer la lourde facture de cette pénurie.

LG Algérie

H. L.