La contrebande continue de sévir à l’ouest du pays. Ce phénomène causant une véritable saignée pour l’économie nationale ne cesse de s’accroître d’année en année. Cela même si cette pratique illicite fait l’objet d’une lutte sans merci engagée par la Gendarmerie nationale, appuyée par les éléments de la Garde frontière (GGF) relevant de la même institution.
En atteste ce chiffre de 2683 affaires de contrebande recensées en 2010 par le 2e commandement de la gendarmerie dont la compétence s’étend sur le territoire d’une douzaine de wilayas du nord-ouest algérien, notamment Tlemcen connue comme étant la plaque tournante des trafiquants de tous poils.
Des affaires dont le traitement s’est traduit par l’arrestation de 1048 individus et à la saisie de différents produits d’une valeur globale dépassant les 28 milliards de dinars, a révélé le colonel Abdelkader Kherroubi, premier responsable du commandement, ayant son siège à Oran.
Dans un point de presse qu’il a animé jeudi dernier, il a mis en exergue la croissance enregistrée en 2010 des affaires de contrebande comparativement à l’année 2009, et ce, aussi bien en matière d’affaires traitées (+ 38%) qu’en termes de personnes arrêtées (+17%).
Rien que dans le domaine du trafic du carburant, le colonel Kherroubi parle d’une moyenne de 4044 litres qui est saisie par jour au niveau du tracé frontalier entre l’Algérie et le Maroc.
Outre la contrebande du carburant, il y a également un autre trafic tout aussi juteux qui se rapporte au cuivre extrait des câbles électriques et téléphoniques volés dans différentes régions du pays, et qui est écoulé au marché noir marocain à des sommes exorbitantes, explique le même conférencier.
Il explique ces propos en informant de la saisie de plus d’une douzaine de tonnes de cuivre l’année écoulée, à l’ouest du pays. Qu’il s’agisse du carburant, du cuivre, des produits alimentaires et vestimentaires faisant l’objet de la contrebande, est-il réellement possible d’avoir une idée, même approximative, des quantités qui échappent aux mailles des filets dressés par la Gendarmerie au niveau des frontières algéro-marocaines ? A cette question, le conférencier répond par la négative, sans trop hésiter.
On comprendra de sa réponse que les répercussions engendrées par la prolifération des activités de la contrebande sur notre économie sont ignorées. Idem pour ce qui est du manque à gagner pour le Trésor public du fait de la multiplication des réseaux spécialisés dans ce domaine.
Le colonel Kherroubi informe par ailleurs que pour réduire des effets néfastes de la contrebande, l’institution de la Gendarmerie nationale a entrepris la réalisation de quelque 114 postes de contrôle avancés au niveau des frontières ouest du pays. Ce chantier connaît actuellement un taux d’avancement de l’ordre de 68%.
La ville la plus criminogène de l’Ouest algérien
Le bilan des activités recensées pour 2010 par ce commandement place la ville d’Oran comme étant la plus criminogène de toute la région de l’ouest algérien.
Trafic de véhicules, faux et usages de faux, atteintes contre les personnes et la tranquillité publique, fausse monnaie. dans toutes ces formes de criminalité, la ville d’El Bahia est en tête d’affiche dans la région de l’ouest algérien, souligne le colonel Kherroubi.
Celui-ci ajoute que durant l’année écoulée, les affaires liées au démantèlement des réseaux versés dans différentes activités criminelles représentent un taux de 55% de la totalité des cas d’atteinte à l’ordre public. Des cas qui se rapportent aux crimes et délits contre les personnes et contre les biens totalisant le nombre de 5299 affaires recensées en 2010 et dont la résolution s’est traduite par l’arrestation de 6 775 individus.
Les atteintes à la pudeur constituent elles aussi l’une des formes criminelles la plus répandue dans la région de l’ouest algérien, et ce genre d’agression représente un taux de 44% de la totalité des affaires de mœurs recensées en 2010. Durant cette même année, 1575 individus ont été arrêtés par les gendarmes relevant du 2e commandement pour le motif de trafic de drogue où quelque 960 affaires ont été enregistrées.
K. A.