Avec cette importante enveloppe financière, force est de constater que presque aucun problème n’a été réglé définitivement dans les wilayas du Sud.
L’Algérie est un gouffre financier. Plus elle dépense, plus les problèmes se multiplient et prennent de l’ampleur. La région du Sud en est l’exemple édifiant. Selon le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, des budgets «importants» estimés à 2415 milliards de DA, soit 241.000 milliards de centimes, avaient été alloués au développement des régions du sud du pays depuis 1999.
La déclaration a été faite, jeudi 23 mai à l’APN, par le ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, qui a représenté le Premier ministre lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales. Avec cette importante enveloppe financière, force est de constater que presque aucun problème n’a été réglé définitivement dans les wilayas du Sud. A commencer par celui du chômage, du logement, des infrastructures sanitaires et sportives….
Preuve en est, ces derniers mois, ces wilayas sont devenues le théâtre de plusieurs mouvements de manifestations des populations locales qui demandent le développement socio-économique de la région. C’est dire que tout cet argent investit en 14 ans n’a pas servi à grand-chose. A telle enseigne que les observateurs se demandent de quel ordre relève la somme réellement investie et celle détournée.
La culture de la chkara et l’absence de suivi des projets aidant, tout cet argent a amplifié les problèmes. A lui seul, l’argent ne suffit donc pas pour développer les régions. Encore faut-il le bien dépenser et suivre l’exécution des programmes.
Un 2012 budgétivore
Le Premier ministre a annoncé, en outre, et toujours par la voie de Mohamed Khoudri, que le montant global du Fonds spécial de développement des régions du Sud s’élève à 238,4 milliards de dinars (23.840 milliards de centimes) à la fin 2012.
Ce montant inclut les équipements sectoriels (127,4 milliards de dinars), le programme des intempéries et le nouveau programme d’équipement pour l’année 2012 (60,3 milliards de dinars). Il est composé également de 21 milliards de dinars alloués à la direction générale du budget, outre 6,9 milliards de dinars consacrés à la réduction de la facture de l’électricité dans les régions du Sud.
En vertu de la loi de finances 2008, ce fonds prend en charge près de 50% de la facture de l’électricité des ménages et des agriculteurs dans les régions du Sud, a-t-il précisé, soulignant qu’à partir de 2011, il finance également la réduction à hauteur de 10% de cette facture au profit des activités économiques non agricoles dans les wilayas du Sud. 641,7 milliards de dinars ont été injectés au fonds depuis 2006 sachant que la valeur des crédits consommés s’élève entre 2006 et 2012 à 440,9 milliards de dinars, soit un taux de consommation de 68,7%, a rappelé le responsable. Un programme d’investissement a été lancé au profit de 10 wilayas du Sud, en consacrant une enveloppe de 1348 milliards de dinars durant la période 2005-2013, a-t-il encore souligné.
Citant les principaux projets de ce programme, l’orateur a affirmé que les régions du Sud avaient bénéficié de 298,8 milliards de dinars consacrés au secteur des ressources en eau, 141,8 milliards de dinars au secteur des travaux publics, 43,9 milliards de dinars au secteur de la santé et 36,2 milliards de dinars au secteur de l’enseignement supérieur.
Dans sa réponse, M.Sellal a indiqué que les régions du sud du pays ont bénéficié en 2012 des mesures en faveur de l’emploi pour un montant de 3,039 milliards de DA ce qui a permis le financement de 24.906 projets.
Il a précisé que plusieurs entreprises publiques ont été créées dans des wilayas du Sud dont les cimenteries de Béchar et de In Salah, des entreprises de construction à Tindouf, Tamanrasset, Adrar, Ouargla et Illizi ainsi que des imprimeries publiques à Tamanrasset, Adrar et Béchar.
Traitement spécial
Pour ces wilayas du Sud qui ont vibré au rythme des mouvements de protestation depuis le début de l’année 2013, le gouvernement a multiplié les mesures pour l’achat de la paix sociale. Surtout qu’à chaque manifestation, la division d’avec le Nord est évoquée. Le gouvernement est allé jusqu’à réserver un traitement spécial à la région; ce qui lui a valu des critiques acerbes de la part de certains partis politiques qui ont demandé à ce que toutes les régions du pays bénéficient des mêmes mesures.
Ce jeudi à l’APN, le Premier ministre, par la voie de M.Mahmoud Khedri, ministre des Relations avec le Parlement, a rappelé que les wilayas du Sud bénéficient d’un traitement spécial à travers, notamment les avantages complémentaires qui leur sont accordés pour l’amélioration des conditions de vie de leurs populations et les incitations à l’implantation de projets économiques.
Il a cité toutes les mesures prises en faveur de ces wilayas.
