On est toujours incapable de rectifier la cadence d’entrée et de sortie des conteneurs
La paralysie du premier port d’Algérie dure depuis plus de 4 ans.
Le nombre de conteneurs bloqués au port d’Alger dépasse les 21.000, selon une source fiable. Ces boîtes sont entassées sur 4 étages contrairement au règlement, faute d’espace. La paralysie du premier port d’Algérie dure depuis plus de 4 ans maintenant. On est toujours incapable de rectifier la cadence d’entrée et de sortie de conteneurs alors que l’Algérie dépend dans une large mesure des importations tous azimuts.
Toutes nos tentatives de joindre la direction de l’Entreprise portuaire, l’entité de régulation de cet espace, sont restées vaines. Le rythme de ce flux qui était de l’ordre de 1000 à 1200 boîtes sortant du port chaque jour a dégringolé jusqu’à peine 70 boîtes par jour. Ces conteneurs arrivent difficilement à sortir du Port d’Alger après avoir accompli toutes les formalités, révèlent des consignataires.
Les raisons sont multiples. Le manque de moyens adéquats et une gestion hasardeuse sont constamment cités par les transitaires, les opérateurs, les manutentionnaires et d’autres acteurs qui ont maille à partir avec le port.
A cette situation qualifiée de catastrophique, s’ajoute le conflit récent entre la douane et la direction du port.
Déficit assez manifeste dans les capacités de scanning, le port d’Alger, d’où transite l’essentiel des marchandises importées, doté d’un seul scanner appartenant à l’Epal tandis que DPW n’en dispose pas, est très mal contrôlé.
Selon plusieurs transitaires et consignataires de ces deux professions, la gestion que pratique l’Entreprise portuaire d’Alger (Epal) cause d’énormes pertes à plusieurs entités économiques et du coup, à l’économie nationale.
Ces derniers relèvent que près de 21.300 conteneurs de divers médicaments et des produits alimentaires, matière première, sont bloqués au port d’Alger à cause des problèmes de manutention.
L’unique scanner, mis en service en 2004, est régulièrement en panne, ce qui entraîne des retards dans le dédouanement des marchandises, quand l’appareil n’est pas hors service pour entretien.
Les surcoûts générés par le retard sont répercutés automatiquement sur les prix au marché local.
«Auparavant bon an mal an, j’arrivais à faire sortir 1700 boîtes par an, mais actuellement j’ai pu à peine atteindre les 400 conteneurs avec toutes les tracasseries imaginables», a regretté un opérateur. Un autre affirme qu’«il a dû mettre à l’arrêt son entreprise car la matière première contenue dans 70 conteneurs a été bloquée durant 25 jours au port d’Alger».
La pénurie des médicaments et du lait, l’envolée du prix de la viande rouge, pour ne citer que ces deux exemples, sont en partie dues au récurrent retard dans l’enceinte portuaire.
Pour rappel, le port d’Alger «a besoin d’au moins 70 engins pour la manutention. En 2010, on disposait de 60 engins pour toutes les activités portuaires. Mais à partir de juin 2010, l’Epal a gelé les activités des quatre sociétés privées. Dès lors, on ne pouvait compter que sur moins de 30 engins pour la manutention», a-t-on constaté. Mais ce nombre a encore baissé à moins de 10 engins lorsque l’Epal a gelé toutes les activités des entreprises privées au niveau du port d’Alger», révèle un consignataire qui se dit déçu par l’immobilisme de l’Epal face à ce problème épineux.
Début janvier 2011, la situation s’est encore compliquée et des conteneurs chargés de produits alimentaires, de la poudre de lait et des médicaments s’entassent toujours au port d’Alger dont la paralysie est endémique.
Le spectre des pénuries et de la flambée des prix planent ainsi dès lors que les blocages au port d’Alger perdurent indéfiniment.