Plus de 2000 immigrants clandestins ont gagné les côtes espagnoles en 2017 : L’eldorado fait toujours rêver les Algériens

Plus de 2000 immigrants clandestins ont gagné les côtes espagnoles en 2017 : L’eldorado fait toujours rêver les Algériens

Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, au cours de l’année 2017, quelque 2089 migrants clandestins algériens ont gagné la région de Murcie, par voie de mer, à bord de petites embarcations de fortune. Le chiffre a plus que doublé, dépassant de loin le nombre de l’ensemble des personnes arrivées sur cette région durant les cinq dernières années.

Ainsi, les derniers bilans présentés par les garde-côtes nationales font état d’un nombre de plus en plus élevé de tentatives avortées de candidats à l’émigration clandestine. Des personnes de tous âges bravent la mer dans un but ultime de rejoindre l’Espagne par embarcation de fortune. Le temps clément et le climat propice à de telles aventures y sont pour beaucoup. Mais, sur l’autre rive également, le nombre de ceux qui arrivent à réussir leurs aventures, aux risques et périls de leur vie, est aussi important.

Le pic enregistré pendant l’avant-dernier week-end à Carthagène (région de Murcie), dans l’est de l’Espagne, avec l’arrivée de plus de 500 migrants, ne cesse de faire les choux gras de toute la presse espagnole.

Quelque 2089 migrants sont déjà arrivés au courant de cette année, dans la seule région de Murcie, selon le ministère de l’Intérieur espagnol, rapporte le quotidien espagnol El País. Chaque jour, des migrants dont les embarcations ont chaviré dans le large méditerranéen sont secourus par les navires des garde-côtes espagnoles. Mercredi dernier, 11 migrants algériens à bord d’une embarcation de fortune, qui commençait à couler près de Cabo de Palos, ont été sauvés in extremis du trépas, a révélé le gouvernement régional, cité par El País.

Le même quotidien a fait état hier, de plus de 25 bateaux entassés sur un quai du port de Carthagène (Murcie), lesquelles embarcations étaient susceptibles d’être utilisées par les «harragas» pour atteindre les côtes espagnoles, les immigrants ont pu s’enfouir avant leur interception par la police.

Des bateaux de couleur bleu et blanc, avec des noms peints à la main, comme Bay, El-Hadj et Kheireddine, sont toujours sur un quai du port de Carthagène. Les données du gouvernement régional de Murcie révèlent que l’utilisation de bateaux en 2017 s’est multipliée par quatre par rapport à 2016, où 529 migrants illégaux ont été signalés dans cette région. Le même chiffre est multiplié également par huit par rapport à 2015, quand 278 personnes étaient arrivées, rapporte la même source.

Selon des médias locaux, l’arrivée des migrants transitant sur les côtes de Carthagène, très proches des côtes ouest de l’Algérie (217 km de distance), n’a jamais été un nouveau phénomène. Mais la densité des vagues de migrants avec un nombre élevé de mineurs, essentiellement des Algériens, est en effet un fait nouveau. «Ce n’est pas une nouvelle route, elle existe depuis sept ou huit ans, mais la fréquentation s’est intensifiée ces deux dernières années», a expliqué à El País, Juan Guirado, porte-parole de l’association Convivir Sin Racismo (Vivre sans racisme, ndlr), une ONG locale, qui signale depuis septembre dernier ces nouvelles vagues d’arrivées. Depuis lors, il y a eu plusieurs arrivées massives de bateaux.

Le week-end dernier, plus de 500 000 personnes étaient arrivées dans 49 bateaux, souligne la même source. L’augmentation de la fréquentation de cette liaison maritime entre les deux rives de la Méditerranée s’explique, selon cette ONG et le Gouvernement espagnol, par la «fermeture partielle de la route entre la Libye et l’Italie, après que Rome ait conclu un accord non officiel avec certaines des milices de ce pays pour empêcher les navires de naviguer».

Selon les données du ministère de l’Intérieur espagnol, 19 056 migrants ont atteint la péninsule ibérique, jusqu’au 20 novembre dernier, contre 7547 en 2016.

Hamid Mecheri