La contrebande des carburants aux frontières perturbe les approvisionnements de Sonatrach qui a importé pour plus de 1,6 million de tonnes d’essences et gasoil. Le nouveau P-dg de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, indique, par ailleurs, que le groupe a réalisé près de 72 milliards de dollars de recettes en 2011 et prévoit d’investir 68 milliards de dollars à l’horizon 2016
Hier, lors d’une conférence de presse, la première depuis sa nomination voilà trois mois, le nouveau président-directeur général de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, s’est voulu rassurant quant aux résultats préliminaires en 2011 et aux perspectives de son groupe à moyen terme. Tant en termes de découvertes d’hydrocarbures en 2011, avec 19 réalisées en effort propre par Sonatrach et une en association avec EON pour un apport en réserves prouvées et probables de plus de 157 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole). En ce sens, Abdelhamid Zerguine observe que la compagnie récupère, en moyenne, 40 à 50% de ce qu’elle produit (en termes de renouvellement de ses réserves qu’il évalue à 4 milliards de TEP). Mais aussi en termes de production primaire d’hydrocarbures, avec un résultat de près de 206 millions de TEP dont 147 millions de TEP pour Sonatrach. A ce propos, il affirme que «les objectifs ont été atteints». Comme le P-dg du groupe indique un volume de 111 millions de TEP exportés. Egalement, un chiffre d’affaires à l’exportation a atteint près de 72 milliards de dollars en 2011 contre 56 milliards dollars en 2010 et 44 en 2009, outre 3 697 milliards de dinars de fiscalité pétrolière versée hormis les 2,3 milliards de dollars au titre de la taxe sur les profits exceptionnels. Voire, Sonatrach, qui a investi pour 12 milliards de dollars en 2011, compte consacrer 15,8 milliards de dollars en 2012 dont 70% dans l’amont, 22% dans l’aval et 6% dans le transport par canalisations.
A l’horizon 2016, Abdelhamid Zerguine évoque un montant de 68,2 milliards d’investissements dont 80% dans l’amont, et, en ce sens, réfute toute allégation selon laquelle Sonatrach manque d’ambition notamment à l’international où les investissements se poursuivent pour 1 milliard de dollars. Comme le P-dg de Sonatrach évoque le développement de la pétrochimie pour lequel une structure centrale sera dédiée et un plan sera maturé, nécessitant 7 à 8 milliards de dollars durant la prochaine décade. Et ce, au-delà de la finalisation d’un programme relatif à la création de nouvelles raffineries. Et d’autant que la raffinerie d’Arzew avait été mise à l’arrêt en 2011 et devra être réhabilitée d’ici un mois, tandis que la raffinerie de Skikda sera partiellement mise à l’arrêt dès le mois de mai 2012. Néanmoins, et dans la mesure où la demande nationale en gaz naturel et gasoil croit de 3%, et même si Sonatrach a garanti l’approvisionnement du marché avec près de 37 millions de TEP, le recours à l’importation, au demeurant massif, s’impose pour répondre à la demande. Ainsi, selon les chiffres avancés par son staff dirigeant, le groupe Sonatrach a dû importer en 2011 pour 2,3 millions de tonnes de produits pétroliers, pour 2 milliards de dollars, dont plus de 1,6 million de tonnes de carburants (1,3 million de tonnes de gasoil et 360 000 tonnes d’essences). Des importations en hausse de 77% par rapport à 2010 où 1,3 million de TEP ont été acquis. Or, les prévisions de Sonatrach ont été «dépassées» par la consommation nationale croissante, voire la surconsommation, comme le constate Abdelhamid Zerguine. Toutefois, le problème de la contrebande de carburants aux frontières pose «problème» et «perturbe» les approvisionnements de Sonatrach, affirme Abdelhamid Zerguine.
C. B.
Les scandales font partie du passé, affirme Zerguine
Le P-dg de Sonatrach refuse de parler des scandales qui ont frappé le groupe les deux dernières années. Les scandales «font partie du passé», a déclaré Abdelhamid Zerguine qui affirme que son groupe n’a pas été ébranlé et reste «plus fort». «Est-ce qu’une société peut-elle être ébranlée lorsque elle augmente ses effectifs», s’interroge-t-il, évoquant une bonne santé financière «des plus enviables» et des «fonds propres qui dépassent l’imagination ».
C. B.
PARTICIPATION DANS LE CAPITAL DE DJEZZY
Sonatrach «n’hésitera pas pour l’intérêt national»
Sonatrach «n’hésitera pas» à participer au capital de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy si l’intérêt national l’exige. C’est ce que le P-dg du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a laissé entendre hier. Certes, il affirme ne pas être informé sur une telle possibilité mais si la suggestion est faite en vue de préserver l’intérêt national, «nous n’hésiterions pas», dira-t-il. D’autre part, le P-dg de Sonatrach a écarté l’intention de créer une banque spécifique au groupe, d’autant que l’idée de la création d’une coopérative d’épargne «n’a pas évolué» en raison d’une rentabilité aléatoire. Et dans la mesure où Sonatrach entend se consacrer fondamentalement à ses activités principales.
C. B.
