Les enseignants contractuels ont observé hier un sit-in devant le siège de la direction générale de la Fonction publique, à Alger. Près de 70 enseignants venus des wilayas de Boumerdès, Alger, Mostaganem, Blida, M’sila et Aïn Defla ont participé à cette action de protestation, pour exprimer leur colère quant à leur «exclusion» du concours de recrutement au corps d’enseignement.
Les contractuels, dont les dossiers étaient acceptés n’ont, dans leur grande majorité, pas obtenu le concours en question, malgré leur expérience dans le domaine. Selon Meriem Maarouf, porte-parole du Syndicat des enseignants contractuels, l’engagement des autorités publiques de prendre en charge les doléances des enseignants contractuels tarde à aboutir.
«Nous avons été reçus par le secrétaire général du directeur général de la Fonction publique, mais sans qu’aucune proposition ou solution ne soit proposée à notre cas», a-t-elle indiqué. Sortis bredouilles, les protestataires se sont dirigés vers le ministère de l’Education nationale. Une délégation de trois personnes a été désignée et devait être reçue hier après-midi par les responsables de la tutelle.
Meriem Maarouf a précisé que l’heure est grave, d’autant que ce sont plus de 12 000 enseignants contractuels, à l’échelle nationale, qui auront perdu leur poste de travail à la reprise des cours, dimanche prochain. Pourtant, ce sont eux qui avaient entamé l’année scolaire en cours. La majorité écrasante de ces enseignants, relève notre interlocutrice, ont échoué au concours de recrutement.
Un échec inexplicable dans la mesure où «le ministère a promis de bonifier les années d’expérience, pour les enseignants ayant déjà travaillé», soutient-elle. Mlle Marouf a en effet relevé que des enseignants ayant jusqu’à 12 ans d’expérience ont échoué au concours de recrutement, alors que de nouveaux diplômés de l’université sans la moindre maîtrise ont obtenu le concours qui leur permettra d’intégrer le secteur en tant que titulaires à partir de la semaine prochaine. Aussi, les protestataires ont contesté l’interdiction pour les titulaires de diplôme d’enseignement supérieur dans certaines spécialités de postuler au concours d’intégration du corps d’enseignement.
Elle a cité, entre autres, la psychologie de l’éducation, les sciences politiques, les sciences de la communication ainsi que les diplômés en économie, relevant que dans le même temps des directeurs et inspecteurs de l’éducation accèdent à ces postes de responsabilité avec ces mêmes diplômes. L’oratrice a regretté également que le ministère de l’Education nationale et la direction générale de la Fonction publique continuent de se rejeter la balle, et chacun d’entre eux reproche à l’autre d’être à l’origine des déboires des contractuels, mais sans qu’une solution définitive ne soit apportée à leur cas.
Par Nacera Chenafi