Des médecins spécialistes ont annoncé une probable épidémie de grippe saisonnière qui pourrait affecter plusieurs régions d’Algérie. Un bulletin d’alerte aurait même été émis et adressé aux différentes directions de la santé de wilaya, ont affirmé des sources.
A ce jour, dans la seule capitale de l’Ouest, des statistiques laissent apparaître plus de 1000 hospitalisations et un décès pour différentes formes de grippes saisonnières depuis le début de la saison hivernale.
Des médecins du CHU qui ont confirmé ces chiffres indiquent que ces affections sont dues à des souches inconnues qui ne sont probablement pas prises en charge par l’éventail des virus couverts par les vaccins disponibles sur le marché. «Il existe plus de 500 souches de virus de grippe, et l’individu, même vacciné, pourrait être affecté par une souche inconnue. C’est ce qui explique pourquoi cette maladie est qualifiée de mutante et qui peut résister à certains produits pharmaceutiques», affirme un médecin.
Ce dernier ne manque pas de signaler que parmi les cas recensés au niveau du CHUO, près de 20% des patients ont déclaré avoir bénéficié d’une vaccination lors de la période indiquée.
«Cela laisse émettre certains doutes sur la qualité des vaccins introduits en Algérie», affirme un autre médecin qui note avec scepticisme que le secteur du médicament échappe, malgré les efforts des pouvoirs publics, désormais au contrôle depuis l’apparition de certains produits introduits par de petits contrebandiers qui ramènent dans leurs bagages de petites quantités qu’ils écoulent facilement parfois dans leur entourage et même auprès de certaines officines.
Les médecins estiment que la grippe saisonnière est souvent mal connue. «Mal soignée, elle peut entraîner le décès parmi les individus fragiles ou les personnes âgées. Les remèdes de grand-mère peuvent être efficaces mais quand la grippe prend une forme virale, il faut recourir aux services d’un médecin», affirment des spécialistes.
Un citoyen rencontré au CHUO affirme que sa mère qui a un pacemaker doit, selon l’avis de son médecin traitant, bénéficier chaque automne de vaccination. Mais curieusement, pour cette année, ce même médecin lui avait déconseillé cette précaution au motif que les produits disponibles sur le marché sont inefficaces et peuvent même s’avérer dangereux pour son cas.
Une source de la direction de la santé d’Oran affirme pour sa part que toutes les dispositions ont été prises pour faire face à une éventuelle épidémie. «Nous ne manquons de rien et nous pourrons faire face à toute épidémie qui pourrait se déclarer dans la région», affirme-t-elle.
F. B.
