Plus de 100 000 morts, selon le premier ministre haïtien

Plus de 100 000 morts, selon le premier ministre haïtien
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« Il est difficile d’évaluer précisément le nombre de victimes. Combien de constructions, combien de bâtiments se sont effondrés.

Avec les habitants à l’intérieur, je pense qu’on est bien au dessus de 100 000″, a déclaré Jean-Max Bellerive sur CNN. « J’espère que ce n’est pas vrai parce que j’espère que les gens ont eu le temps de sortir. Mais tellement, tellement de bâtiments, tellement de quartiers ont été totalement détruits, et dans certains quartiers, on ne voit même plus personne, donc je ne sais pas où sont ces gens », a-t-il poursuivi.

René Préval, qui s’exprimait pour la première fois en public dans le quotidien américain Miami Herald, a qualifié les scènes dont il a été témoin d’ »inimaginables ». Les photos publiées, notamment via Twitter, témoignent de l’importance des dégâts. Plusieurs ministères ont été gravement endommagés, alors que des hôpitaux, des hôtels et des écoles se sont écroulés. « Le Parlement s’est effondré. Des hôpitaux se sont effondrés. Certaines écoles sont remplies de cadavres », a déclaré M. Préval, avant d’appeler la communauté internationale à l’aide.

LES SECOURS S’ORGANISENT

L’aéroport de Port-au-Prince, qui avait été fermé, était à nouveau opérationnel mercredi vers 15 h 30 (heuere de Paris), pour accueillir les secours. La Croix-Rouge, qui se prépare à venir en aide « à un maximum de 3 millions de personnes », estime que la catastrophe « nécessite une opération d’aide internationale massive ».

Dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, le président Barack Obama a déclaré que des équipes américaines de secours arriveraient dans les prochaines heures dans ce pays, situé à quelques centaines de kilomètres au sud des côtes américaines. Il a ajouté que les Etats-Unis organisaient l’aide et allaient fournir très rapidement médicaments et vivres. Le Canada a pour sa part annoncé l’envoi immédiat d’une aide humanitaire d’urgence pouvant atteindre jusqu’à 5 millions de dollars canadiens (4,8 millions de dollars américains).

Les Nations unies ont annoncé qu’elles allaient lancer un appel international pour l’aide aux victimes. Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a annoncé dans un communiqué avoir demandé au personnel de l’institution d’étudier « toutes les possibilités » pour aider Haïti. « Nous nous coordonnerons avec les autres agences internationales, et mobiliserons nos moyens d’assistance aussi vite que possible », a-t-il promis. C’est une « tragédie pour Haïti (…) et pour les Nations unies », a également déclaré mercredi matin à l’ONU le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. L’ONU va lancer un appel pour l’aide aux victimes.

LA FRANCE ENVOIE DES SAUVETEURS

En France, l’Etat et les organisations humanitaires se mobilisaient mercredi. Un total de 130 sapeurs-pompiers ou sauveteurs français et 6 chiens auront rejoint la capitale haïtienne Port-au-Prince « au plus tard dans les 24 heures », selon la Sécurité civile française. Un second détachement comptant 65 hommes devait décoller de la base d’Istres (Bouches-du-Rhône) en début de soirée dans un avion venant de Paris, affrété par le Quai d’Orsay.

Les ONG, qui tentaient d’évaluer l’ampleur des besoins, se mobilisaient elles aussi pour envoyer des moyens sur place, et lançaient des appels aux dons. Parmi elles, Médecins sans frontières, qui a déjà accueilli 600 blessés dans ses centres de soins à Port-au-Prince, va envoyer dans la soirée un hôpital gonflable d’une capacité de 100 lits. Pour le Secours catholique, les fonds levés grâce à son appel aux dons permettront de « financer les premières aides aux sinistrés, puis dans un second temps la nécessaire reconstruction ». Comme ses homologues, l’ONG tentait dans la matinée d’évaluer les « premiers besoins essentiels et adéquats » des populations sur place. Selon Action contre la faim, « il est encore extrêmement difficile d’évaluer les dégâts à Port-au-Prince ».

D’AUTRES SÉISMES POSSIBLES

Des véhicules de la police haïtienne, des Nations unies et de la Croix-Rouge tentaient de transporter des blessés, mais les maisons détruites bloquent la circulation. Autre difficulté pour les secours : les moyens de communication téléphonique ont été sérieusement affectés, et l’électricité a été coupée dans toute la ville. Le lycée français d’Haïti a résisté et sert de refuge à ses élèves ainsi qu’à de nombreux voisins venus s’y abriter.

Attention, certaines images de cette vidéo sont difficilement supportables.

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