Plus de 1.360.000 voitures sur les routes d’Alger Dans l’enfer des bouchons

Plus de 1.360.000 voitures sur les routes d’Alger Dans l’enfer des bouchons
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La capitale subit au quotidien le calvaire des embouteillages. D’importants bouchons sont observés sur toutes les voies d’Alger entre 7h et 9h, 12h et 13h et à partir de 16h. Les entrées comme les sorties de la capitale sont un véritable enfer pour les automobilistes.

Des arrivées tardives à l’école, au travail et même le soir pour rentrer chez soi. Les gens sont de plus en plus stressés, ils n’ont pas suffisamment de temps pour se reposer le soir après une journée de travail.

Même à leur arrivée au travail, ils sont dans un état nerveux qui ne leur permet pas de bien entamer leur journée Le stress, les nerfs, la fatigue, les bagarres parfois, sont les impacts physiques et psychologiques sur le quotidien des automibilistes qui empruntent les routes d’Alger.

Ça bouchonne partout et presque tout le temps. A l’est comme à l’ouest, à El-Biar, Ben Aknoun, Garidi, Draria, Bir Mourad Raïs, au carrefour Hassiba Ben Bouali, Dar El Beïda, Rouiba, Réghaïa… la circulation est des plus catastrophiques surtout quand des cortèges officiels bloquent les routes parfois pendant des heures. Les chauffeurs de taxi déplorent leur maigre recette puisqu’ils passent des heures sur un trajet de quelques kilomètres.

L’embouteillage, en fait, est à l’origine d’une paralysie qui cause préjudice à la capitale. Une paralysie que les nombreux projets des ministères des Travaux publics et des Transports n’ont pu solutionner. L’Algérie compte actuellement 5,5 millions de voitures, selon les statistiques du ministère des Transports, dont un 1/5e, soit plus de 1 360 000 roulent sur les routes d’Alger.

C’est un poids très lourd si on le compare aux capacités des rues d’Alger. Les plans de circulation engagés par nos professionnels des travaux publics ne se conjuguent pas avec l’accroissement du parc automobile algérois. En plus des 1 360 000 véhicules, quelque 300 000 voitures en provenance d’autres wilayas entrent quotidiennement à Alger, dont 1 200 camions se déplaçant à partir du port d’Alger.

Les statistiques du ministère des Transports font état de 5 millions d’habitants circulant entre 7 h et 8 h sur les réseaux routiers de la capitale. En effet, les infrastructures routières reliant les différentes régions d’Alger sont loin d’avoir la capacité de contenir le nombre de véhicules que compte la capitale.

Le développement urbain en matière de transport collectif et individuel n’a pas été organisé et maîtrisé par des schémas de transport qui prennent en considération cette croissance du marché de l’automobile.

Le retard qu’accuse l’Algérie en ce qui concerne la mise en place des tramways, des métros et des trains, comme moyens de transports publics modernes et performants ne fait qu’étouffer la circulation de la capitale et l’afflux persistant de la population vers Alger l’encombre davantage. L’embouteillage suscite des questions d’organisation et de gestion de la circulation routière écrasée par un lourd poids des moyens de transport.

Ce poids pèse également sur le quotidien des automobilistes et de tous les citoyens qui subissent une pression dans leurs déplacements. Rentrer chez soi… tout un projet Une longue file d’attente au niveau d’une station de taxis à la place du 1er Mai, idem aux arrêts de bus.

Un jeune homme s’écarte de la foule de personnes qui attendaient, elles aussi, pour rentrer chez elles. Epuisé et découragé par la grande foule, le jeune homme adresse une série de questions à l’ensemble des citoyens.

«D’où êtes-vous sortis ? Combien de taxis et de bus suffiront-ils pour vous transporter tous ?» Il s’est même permis de suggérer aux femmes de contrôler leurs grossesses… avant de quitter la station de taxis pour se diriger vers celle des bus qui mènent vers Ben Aknoun, dans l’espoir, probablement, de trouver plus rapidement un moyen de transport.

Le jeune continuait de désigner du doigt d’autres personnes qui attendaient de rentrer chez elles, comme si elles étaient coupables d’être là. Comme si le nombre de la population était à l’origine des problèmes de transport et d’encombrement de la capitale. Une meilleure gestion de l’afflux automobile est à revoir pour une fluidité de la circulation sur les axes routiers de la capitale.

Des axes qui s’encombrent même avec la mise en place des plans de circulation. Rien ne semble pouvoir soulager le calvaire des automobilistes et celui des citoyens qui se bousculent dans les arrêts de bus et les stations de taxis durant les heures de pointe, espérant réaliser «le projet de rentrer chez eux» après une journée de travailo.

«Rentrer chez soi après une journée de travail est un projet de misère. Avant d’y arriver on passe par le calvaire du transport public, là où le climat est propice aux bagarres et aux agressions. J’assiste quotidiennement à des bagarres.

Les gens sont fatigués et énervés après le travail et les longues heures d’encombrement. Je me réveille à 5 h du matin et je ne suis pas toujours certain d’arriver au bureau à 8 h», déplore un fonctionnaire.

Les gens n’ont plus envie de prendre leur véhicule et de circuler par peur du cauchemar de l’encombrement, ils préfèrent rester chez eux ou marcher en attendant des compétences capables de mettre de l’ordre dans la circulation.

Embouteillage par les chiffres -Près de 5 millions d’Algériens circulent de 7 à 8 heures du matin, sur les réseaux routiers de la capitale, estimés à près de 2 247 km². -Sur les 5.5 millions de véhicules que compte l’Algérie, plus de 1 360 000 véhicules circulent sur les routes d’Alger.

-Près de 90%, soit 1 million et demi des travailleurs de la Fonction publique de la capitale rentrent et sortent au même moment. -300 000 voitures en provenance d’autres wilayas viennent quotidiennement à Alger. -Qutodiennement, 1 200 camions transitent par le port d’Alger.

Yasmine Ayadi