Plus de 1 000 Internautes « Malveillant » arrêtés en 18 mois

Plus de 1 000 Internautes « Malveillant » arrêtés en 18 mois

Le crime électronique dans toutes ses formes est en train de devenir parmi les délits les plus répandus en Algérie où les forces

de sécurité ont constaté que le harcèlement et le piratage sont en tête des délits sur Internet. La Cote d’alerte.

Plus de 600 affaires d’atteinte aux personnes, près de 100 affaires d’escroquerie, une vingtaine de crimes contre la moralité, une cinquantaine d’autres affaires liées à la vente d’objets volés, une cinquantaine d’autres liées au piratage et à la reproduction illégale des programmes sans autorisation, une vingtaine d’affaires liées à l’apologie à l’islamisme radicaliste via le Net ont été traitées en 18 mois par les cyberpoliciers relevant de la DGSN.

La cybercriminalité est en train de transformer le quotidien de milliers d’internautes algériens en véritable cauchemar. En 18 mois seulement, les enquêteurs ont traité plus de 1 100 affaires, ce qui a permis d’identifier plus de 1 000 internautes malveillants, tous interpellés et déférés devant la justice.

La récente affaire criminelle diligentée à partir des réseaux sociaux par les policiers de Tizi Ouzou, et qui avait alimenté un grand débat sur les réseaux sociaux suite à l’arrestation du dangereux criminel « Pablo El Fellah » âgé de 30 ans auteur de plusieurs actes criminels commis contre des citoyens et trafiquants de cannabis, est un cas de figure flagrant de la montée du crime électronique en Algérie.

Diffusant ses actes criminels sur les réseaux sociaux avec son pistolet de calibre 9 mm, « Pablo El Fellah » a enfin été interpellé avec 19 de ses complices après une série de crimes commis en Kabylie.

Son arrestation est le fruit d’une coopération d’un citoyen de la ville et des cyberpoliciers, lesquels ont réussi a déchiffrer ses messages électroniques partagés avec ses complices. Incitation à la débauche, crime contre la moralité, attentat aux mœurs, espionnage, appel à la violence et terrorisme, voilà ce que les cyberpoliciers relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale surveillent chaque jour sur les réseaux sociaux.

Des arrestations et des perquisitions se font de plus en plus nombreuses suite aux publications dangereuses de certains internautes malveillants qui lancent des menaces de mort arme à la main, qui utilisent des noms d’institutions publiques, ou encore qui tentent de recruter des « djihadistes » via la Toile.

Deux millions d’internautes menacés

En Algérie, plus de deux millions de personnes se connectent aux réseaux sociaux, essentiellement Facebook. Devant un tel nombre de facebookeurs, la Gendarmerie nationale, tout comme la Sûreté nationale, se devait de surveiller les discussions, les photos et les vidéos échangées par les internautes.

La cybercriminalité est en hausse. Un constat déjà établi par les enquêteurs des sections de la cybercriminalité relevant de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales.

Des arrestations ont déjà eu lieu. A Barika, Sétif, Alger et dans d’autres wilayas du pays, des facebookeurs ont été localisés, identifiés et interpellés suite à la diffusion de menaces de mort, d’atteintes à l’image des institutions étatiques, de propos portant atteinte au prophète Mohammed (QSSSL) mais aussi de tentative de recrutement de jeunes « djihadistes « algériens pour la Syrie et l’Irak. Des cellules de surveillance ont été aménagées par la Gendarmerie nationale pour surveiller tout mouvement sur les réseaux sociaux.

Des sentinelles sont mobilisées H24 afin de traquer toute affaire liée à la cybercriminalité ou au cyberterrorisme. Le 31 juillet 2016, la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Sétif avait présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Béni Ouarthilane (Sétif) un citoyen âgé de 46 ans pour atteinte aux préceptes de l’islam et propos indécents à l’égard du prophète Mohammed (QSSSL).

Celui-ci a été écroué. Les faits remontent au 16 mai de l’année précédente lorsque les gendarmes ont constaté, sur une page Facebook, des propos indécents au sujet du prophète Mohammed (QSSSL), l’accusant d’avoir notamment épousé 13 femmes et d’avoir assassiné plus d’un million de personnes. La surveillance de ce site a permis de constater, entre autres, la déformation de quatre sourates du Coran.

Avisé, le procureur près le tribunal de Béni Ouarthilane a prescrit l’ouverture d’une enquête qui a abouti à l’identification et à l’arrestation du mis en cause avec l’aide du Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale.

Il s’est avéré que l’intéressé utilisait deux comptes Facebook à des fins d’apologie d’actes contre l’islam. Au cours de son arrestation, un téléphone portable et un Laptop, avec un contenu subversif, ont été saisis.

Quand le crime électronique atteint une ministre

Le 6 septembre 2016, c’est un jeune facebookeur résidant à Barika, dans la wilaya de Batna, qui a publié une photo portant atteinte à un corps constitué. Il a été interpellé par les gendarmes. Suite à la diffusion de commentaires accompagnés d’une photo montrant une arme, un grade et des insignes de la Gendarmerie nationale, et où il est exprimé le soutien à l’enseignante qui s’est filmée le premier jour de la rentrée scolaire à côté de ses élèves dans une école primaire, à Barika, le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale a identifié le propriétaire du compte Facebook comme étant F. A., âgé de 25 ans et résidant à Batna.

L’enquête, menée par les gendarmes du groupement territorial de Batna a fait ressortir que l’intéressé avait publié sur sa page Facebook une photo sur laquelle apparaît une arme avec des insignes de la Gendarmerie nationale, déposés au-dessus d’un papier sur lequel était écrit : « Oh Benghebrit, l’institutrice a un peuple qui se solidarise avec elle », signé « Gendarmerie nationale ».

En vertu d’un mandat de perquisition délivré par le procureur de la République près le tribunal d’Arris, les éléments dudit groupement territorial ont interpellé le mis en cause et opéré une perquisition à son domicile, qui a abouti à la saisie de son téléphone portable dans lequel ladite photo a été retrouvée enregistrée.

45 hackers appréhendés par les cyberpoliciers

Piratage de bases de données sensibles, reproduction de programmes sans autorisation, ventes interdites de produits délicats, appels au radicalisme, apologie à la prostitution et escroquerie, voilà le genre de crimes électroniques auxquels beaucoup d’internautes algériens sont désormais.

La DGSN a déclaré au début de l’année en cours, que le nombre des crimes électroniques commis depuis l’année 2016 sur la Toile dépasse les 1 000 affaires, tandis que plus de 1 000 personnes, appelées « internautes malveillants « ont été appréhendées et déférées devant la justice. Les attaques électroniques à caractère criminel ciblant les bases de données des sociétés et institutions de l’Etat ont également augmenté.

Plus d’une soixantaine d’attaques cybercriminelles planifiées par plus d’une quarantaine de hackers ont été recensées par la DGSN. Il s’agit d’attaques commises dans l’ensemble par des hackers contre des renseignements secrets d’entreprises étatiques et privées. Cependant, la DGSN n’a pas dévoilé les noms des sociétés et institutions victimes ni les profils des criminels qui sont derrière ces attaques électroniques.