Pluies, vents et neige à partir de 700M,L’Algérie grelotte

Pluies, vents et neige à partir de 700M,L’Algérie grelotte

Routes coupées, accidents de la circulation, effondrement de bâtisses sont parmi les conséquences des intempéries.

Sétif, Batna, Constantine, Tizi Ouzou et Béjaïa sont parmi les wilayas à souffrir des intempéries qui ont sévi hier sur le territoire national. Il y a même eu dans ces régions les premières chutes de neige. Pour les citoyens de ces contrées où l’hiver est rude, c’est le début des désagrément, à commencer par les difficultés de trouver de quoi se chauffer.

Il y a ensuite les perturbations du réseau de transport routier, mais même les aéroports pourraient en être affectés. Les dérapages de véhicules sont légion dans ces conditions climatiques. Beaucoup d’accidents sont constatés chaque fois que le climat se gâte. Cinq accidents ont été dénombrés à Béjaïa sans qu’aucun dégât corporel ne soit à déplorer. Le plus spectaculaire d’entre eux a eu lieu à Taourit Larbaâ sur la RN 12 à environ 8 km du chef-lieu de la wilaya.

Subir un froid glacial et être confrontés à des difficultés de déplacement ne sont pas les seuls aléas auxquels sont soumis les citoyens. Ils n’arrivent même plus à communiquer. Les réseaux de téléphone mobile ainsi que les connexions Internet ont été interrompus tout au long de la journée d’hier.

Le mauvais temps va continuer encore quelques jours et les températures très fraîches, sont descendues en-dessous de zéro. C’était déjà le cas hier dès les premières heures de la matinée. Les abondantes chutes de neige ont contribué à faire descendre le mercure.

L’Office national de météorologie a diffusé mardi dernier un bulletin météorologique spécial neige. Il avertissait que des chutes de neige allaient affecter à partir de l’après-midi d’hier les reliefs du Centre et de l’Est dépassant 700 mètres d’altitude. Le bulletin énumère plusieurs wilayas où sévit le phénomène. Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Mila, Constantine et Batna sont concernées.

Oum El Bouaghi, Khenchela, Tebessa, Guelma, Souk Ahras, Djelfa, Blida, Médéa, Aïn Defla et Tissemsilt le sont également. La neige va déverser ses flocons même aujourd’hui. L’épaisseur des neiges prévue devra atteindre 25 centimètres.

A Sétif, par exemple, de gros flocons tourbillonnaient hier au-dessus de la ville. Le décor vire vite au blanc à commencer par les toitures des maisons qui perdent leur couleur rouge. Le mont Maghress et la zone de Takouka, au nord-ouest de la capitale des Hauts-Plateaux, ont été celles qui ont déjà revêtu leur manteau blanc. La situation est à peu près identique à Batna où plusieurs reliefs de la chaîne des Aurès sont déjà enneigés, au moment où cette ville reçoit ses premières giboulées obligeant les passants à remonter le col de leurs pardessus ou à s’emmitoufler dans leurs kachabias.

Les reliefs constantinois ne sont pas en reste puisqu’il a également neigé, quoique très légèrement, à la nouvelle ville Ali Mendjeli et sur le plateau de Aïn El Bey. L’hiver pointe donc son nez avec une semaine d’avance puisque la saison ne devrait débuter que dans quelques jours.

Durant la nuit, les températures devraient connaître des baisses plus sensibles. En tout cas, ces nouvelles conditions climatiques s’installent dès le premier jour des vacances scolaires. Les bambins sont avides de jeux surtout lorsqu’il s’agit de les pratiquer sur la neige. L’affluence devrait être grande dans les stations réputées pour leurs reliefs neigeux comme Chréa à Blida, Seraïdi à Annaba et Tikjda à Bouira.

Les services de sécurité et la Protection civile devraient, quant à eux, s’attendre à un surplus important d’activité. Il est fort probable que le mauvais temps cause quelques dégâts au bâti, à l’instar de l’effondrement des toits des maisons, voire de murs entiers d’habitations précaires. Les routes seraient aussi coupées dans plusieurs régions.

Alors que les automobilistes et les citoyens empruntant les transports publics sur route seraient contraints à des arrêts imprévus et forcés. Même à l’intérieur des agglomérations, les moindres averses causent des inondations. C’est notamment le cas à Alger où même des trémies ouvertes à la circulation depuis une année sont submergées, obligeant les automobilistes à emprunter d’autres voies.

Les chantiers de construction et des travaux publics seront eux aussi à l’arrêt durant une longue période. Mais le secteur de l’hydraulique devrait assurément tirer profit de ce retour de la pluie et de la neige. Pour l’agriculture, c’est une aubaine.

Ahmed MESBAH