Plan national de lutte contre le cancer : Un déficit de 9000 médecins spécialistes

Plan national de lutte contre le cancer : Un déficit de 9000 médecins spécialistes

L’adoption dernièrement par l’APN de l’article relatif à la création d’un fonds spécial pour la prise en charge des personnes atteintes de cancer, a abouti à la mise en place d’un nouveau plan d’action de lutte contre cette maladie.

Ce fonds sera doté de 35 milliards de DA pour la prise en charge des malades. C’est ce qu’a indiqué le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, lors de son passage devant la commission chargée des œuvres sociales, de l’emploi et de la formation professionnelle de l’APN.

Le plan de lutte est basé sur sept principes fondamentaux, à savoir la prévention, les ressources humaines, les soins et traitement, l’accompagnement des malades lors des traitements, la mise en place d’une coordination de recherche et de veille permanente en matière de cancer, la recherche et la mise en place des organes spécialisés.

«La prise en charge du cancer est complexe et pluridisciplinaire et exige une rigueur dans la procédure de diagnostic et de traitement», a estimé M. Ould Abbès avant de préciser qu’en Algérie, près de 40 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés annuellement dont près de 28 000 nécessitent un traitement par radiothérapie. Dans ce contexte, il a déploré l’insuffisance des structures et des lits spécialisés. «L’équipement actuel est ancien dépassant souvent les 20 ans d’âge», souligne le ministre.

Autres tares, «les services de radiothérapie ne répondent pas à la demande et les rendez-vous pour la prise en charge sont de 8 à 12 mois sans compter l’éloignement des centres de traitement du lieu de résidence des malades».

Dans ce contexte, le ministre a indiqué que trois avions et cinq hélicoptères médicalisés seront disponibles à partir de 2011 pour assurer le transport des personnes gravement atteintes du Grand Sud du pays. Il a annoncé par la même occasion que 6 autres centres anti-cancéreux sont en cours d’achèvement au niveau de Sétif, Batna, Annaba et Tizi-Ouzou.

A l’issue du programme 2010-2014, 22 autres structures équipées de 57 appareils seront livrées. M. Ould Abbès a signalé qu’il faut un effectif supplémentaire de 549 spécialistes en oncologie médicale pour renforcer les 51 existants. Mais le déficit enregistré dans le secteur public en matière de prise en charge du cancer est de 9108 médecins spécialistes toutes catégories confondues.

Raison pour laquelle il a annoncé l’arrivée prochaine de 64 médecins spécialistes cubains pour la formation de 64 autres de nos médecins dans le cadre d’un protocole d’accord entre les deux pays. «Le but étant d’améliorer la qualité de la prise en charge et de lutter contre les inégalités en matière de soins médicaux», observe le ministre.

«4 MILLIONS D’ALGÉRIENS RISQUENT LE CANCER»

L’incidence du cancer en Algérie augmente chaque année et les estimations avancées donnent une population à risque de 4 millions de personnes. En effet, 43 288 autres cas sont attendus à l’horizon 2012.

En 2009, près de 2800 de personnes étaient atteintes du cancer du poumon, 1900 femmes souffraient du cancer du col de l’utérus alors que 7000 autres ont contracté le cancer du sein dont 50% sont décédées.

La situation actuelle fait ressortir que 30% des cancers confirmés sont diagnostiqués à un stade compatible suivis d’une guérison et une longue durée de survie. Plus de 35% de cancer confirmé bénéficient d’une thérapie alors que 80% de diagnostics de cancer sont des diagnostics de certitude.

«La qualité du diagnostic en Algérie n’a rien à envier aux pays occidentaux», estime le ministre. Pour lui, le problème se situe au niveau de la prise en charge tardive par les plateaux techniques consacrés à cette pathologie. «Le traitement du cancer relève le plus souvent de la stratégie thérapeutique complémentaire ordonnée dans le temps», précise le ministre.