Cevital vient de lancer une excellente initiative : se doter de la première université corporate en Algérie. En d’autres termes, d’un grand centre de formation en management en interne pour “hisser très haut le professionnalisme de ses cadres et le porter à un standard international comparable à celui des grands groupes industriels mondiaux”. L’objectif est d’accompagner par des ressources humaines de qualité le développement rapide du groupe. En effet, l’ambition de Cevital est de porter son chiffre d’affaires à 25 milliards de dollars à l’horizon 2025.
Compte tenu de l’importance du management dans l’essor de l’économie nationale, espérons que cette initiative fasse tache d’huile. Pour l’heure, “quelques” hirondelles ne font pas le printemps. En effet, le management en Algérie est dans une situation critique. À l’exception de quelques grandes écoles comme l’Insim, le MDI et l’Esaa, ainsi que des instituts publics, comme l’ENSM… il n’existe pas de véritables institutions de management en Algérie.
L’Algérie n’a ni la taille critique des entreprises permettant de faire émerger un management de qualité ni la taille critique des grandes écoles de management pour former en quantité et qualité les équipes de gestionnaires dont a besoin le pays pour que son économie soit plus compétitive. L’enseignement en management est considéré comme générique en Algérie.
Il ne “colle” pas souvent aux besoins des entreprises. Il faudrait un plan Marshall pour développer le management en Algérie impliquant les entreprises. En fin de compte, l’État reste en retrait, alors que le management constitue un enjeu important pour la diversification de l’économie nationale.
Il reste donc un long chemin à faire pour que les politiques de formation en management cadrent avec les ambitions économiques de l’Algérie, les besoins en ressources humaines de qualité induits par la réindustrialisation du pays et le nouveau plan de relance économique. L’Algérie joue dans ce domaine son avenir économique. On gagnerait plus en efficacité, en rythme de croissance et de création d’emplois. Mais la question est de savoir si ce facteur de réussite, au cœur du développement économique du pays, constitue une préoccupation de nos gouvernants.
K. R.