Le wali d’Alger, M. Mohamed Kebir Addou, a annoncé lundi le relogement prochainement de 600 familles de la Casbah dans le cadre de l’application du plan permanent de sauvegarde de la Casbah d’Alger.
Le wali d’Alger a indiqué lors des travaux de la session ordinaire de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger, que « 615 familles recensées vivent dans des habitations précaires à la Casbah dont 600 seront relogées alors que les 15 autres ont été éliminées du programme de relogement car ayant déjà bénéficié de logements avec d’autres formules ».
M. Kebir Addou a précisé que ces mesures sont prises pour « éviter de faire de la Casbah une zone de transit » comme elle l’a été pendant ces dernières années qui ont vu le relogement de « plus de 1300 familles qui habitaient des bidonvilles au niveau de cette cité ».
Plus de « 11 200 familles ont résidé dans la Casbah depuis les années quatre vingts à ce jour », ajoutant que cette cité accueille actuellement 36000 habitants.
Il a égélement rappelé les réalisations effectuées dans cette cité dont la rénovation de 5 palais et certaines bâtisses outre le lancement de travaux d’urgence en janvier 2008.
De son côté, la direction des activités culturelles de la wilaya d’Alger a indiqué que l’application de la première étape du plan permanent de sauvegarde de la Casbah a été lancée en 2008. Un montant de 908.000.000 DA a été consacré aux études et travaux réalisés.
Financés à 100% par l’Etat, les travaux d’urgence qui touchent à leur fin concernent les opérations de soutènement interne et externe des bâtisses, la préservation des bâtisses et espaces vides des eaux de pluie, la réparation des fuites d’eau, l’assainissement des puits, la collecte des déchets et la sécurisation des réseaux électriques.
Dans le cadre de l’application de ces travaux d’urgence, il a été fait appel à 17 bureaux d’études pour prendre en charge les bâtisses concernées et deux autres bureaux pour les sites archéologiques dont les palais outre plus de 150 entreprises impliquées dans ce projet.
Par ailleurs, le président de la commission de la culture, du tourisme, de l’artisanat et de la préservation des sites historiques, M. Mohamed Tahar Delmi a estimé nécessaire d’être à l’écoute des préoccupations des associations représentant les habitants de la Casbah notamment en ce qui concerne la situation de cette cité et les propositions avancées dans l’élaboration du plan permanent de sauvegarde de la Casbah.
M. Delmi a indiqué que plusieurs secteurs ne disposaient pas de suffisamment de données relatives à l’élaboration d’un plan permanent de sauvegarde de la Casbah en raison « du manque de coordination en matière d’échange de données ».
Les experts ont affirmé, pour leur part, que le projet de plan de sauvegarde de la Casbah « est détaillé et complet et se caractérise par un traitement scientifique conforme aux normes internationales en vigueur ».
Pour les associations participantes, le plan en question répond aux préoccupations des habitants de la Casbah qui le soutiennent et appellent à sa mise en oeuvre dans les plus brefs délais notamment après l’engagement des autorités publics de financer le plan d’urgence dans ses deux premières phases.
Les députés de l’APN ont appelé, lors du débat autours de ce plan, à accélérer sa mise en oeuvre d’autant que « la volonté politique y est ainsi que les moyens financiers et les compétences ».
Ils ont également appelé à « élaborer un budget spécial Casbah et à définir un autorité de décision et une force d’exécution » tout en définissant des délais d’application.
Le plan permanent de sauvegarde de la Casbah, réalisé l’issue de trois années d’études et soumis récemment au Gouvernement pour approbation, requiert une enveloppe financière de 56 milliards Da.
Ce plan comprend trois étapes. La première porte sur la prise de mesures d’urgence concernant 394 habitations à travers la consolidation des parois pour éviter les infiltrations des eaux pluviales, la deuxième a trait à l’analyse historique et topographique du projet alors que la troisième est relative à la mise en place des cadres définitifs du plan.
2110 locaux commerciaux, dont le tiers est fermé, y sont recensés. Un local sur cinq est destiné aux prestations diverses, alors qu’un sur sept seulement est destiné à l’artisanat.
Le plan prévoit également des mesures efficaces pour assurer la collecte et une gestion optimale des déchets ménagers ainsi que des mesures pour l’approvisionnement en eau potable et l’évacuation des eaux usées.
S’agissant des eaux pluviales, il est prévu la ré-exploitation des anciens puits et la restauration des toitures des bâtisses pour empêcher les infiltrations des eaux.