Les actions lancées dans le cadre de la relance de la filière du textile demeurent «insuffisantes », selon le secrétaire général de la Fédération textile et cuir de l’UGTA.
Pour Ammar Takjout, le domaine de la manufacture et de la transformation est générateur de beaucoup d’emplois. «Il faut s’arrêter de s’entêter à investir dans les grandes industries mécaniques de pointe qui ne peuvent pas générer beaucoup de postes d’emploi, mais plutôt s’orienter vers la transformation et la manufacture», a-til indiqué, hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III. Selon lui, l’industrie de l’automobile ne peut créer plus de 100 mille postes d’emploi alors que la manufacture peut générer entre 200 et 300 mille. Le secrétaire général de la Fédération textile et cuir de l’UGTA a évoqué ainsi le plan de relance du textile approuvé par les pouvoirs publics.
Il reconnaît qu’un travail a été élaboré, notamment la réouverture de deux usines, l’une à Meskiana et l’autre à Chéraga, la formation de 180 ingénieurs recrutés, le partenariat avec les Turcs pour des prises de participation dans le capital de deux usines (l’usine de confection de Béjaïa et celle de Relizane) et dont l’objectif est la création de 2 000 postes de travail pour chacune, pour 2014-2015, ainsi que des accords avec des entreprises italiennes et espagnoles dans le domaine de la fabrication de chaussures. Des actions qu’il qualifie d’«insuffisantes» devant le volume de travail qui reste à réaliser. Selon lui, cette «frilosité» des dirigeants sur la traduction de ses actions est due à deux problèmes majeurs : la dépénalisation de l’acte de gestion et la rémunération des cadres dirigeants. Evoquant le secteur privé, l’invité de la radio a affirmé que le privé n’existe plus et qu’il faut le réinventer. «Mis à part quelques opérateurs, le privé a disparu.» Et de rappeler qu’en 1980, l’Algérie comptait 4 500 confectionnaires privés, soit 250 000 salariés.
Aujourd’hui, «il ne reste plus qu’une centaine». Quant au partenariat étranger, il affirme que l’Algérie possède plusieurs atouts notamment géographiques proximité de l’Europe, des pays arabes et des pays de l’Afrique, seul problème, «la bureaucratie et la corruption», dit-il. S’agissant de la matière première, le secrétaire général de la Fédération textile et cuir de l’UGTA interpelle le ministre de l’Industrie sur la relance de la culture du coton et l’industrie de la fibre synthétique pour traduire ces décisions sur le terrain.
Il interpelle également le ministre de l’Environnement sur les activités industrielles de «nombreux privés algériens et étrangers dans le traitement des peaux sans tenir compte de l’environnement». Selon lui, ce sont toujours les entreprises publiques qui payent les taxes sur l’environnement tandis que les entreprises privées algériennes et étrangères sont épargnées.
R. N.