Le plan de développement du complexe d’El Hadjar a besoin d’argent frais, et ce n’est pas la Banque extérieure d’Algérie (BEA) qui répondra à ce souci financier.
Le géant mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, qui gère ce complexe avec la partie algérienne représentée par l’entreprise Sider, est tenu de «mettre la main à la poche» pour financer ce plan.
ArcelorMittal doit «mettre la main à la poche» en apportant de l’argent frais pour financer le plan de développement du complexe El Hadjar à Annaba qu’il détient en partenariat avec l’algérien Sider, a indiqué hier l’Agence presse service (APS), citant «une source proche du dossier».
«ArcelorMittal aura besoin d’injecter de l’argent frais» pour le plan de développement du complexe 2014-2017 visant à porter sa production à 2,2 millions de tonnes par an pour un investissement d’un milliard de dollars», a ajouté cette agence de presse citant la même source.
Cette source a démenti l’existence de négociations sur un crédit de 700 millions de dollars que la BEA devrait accorder à ArcelorMittal Algérie pour financer ce plan de développement, expliquant que «la BEA n’a été ni approchée par ArcelorMittal ni a entamé des discussions sur un tel crédit».
Cette source rappelle, à travers cette agence officielle de presse, «la démarche rigoureuse» de la BEA qui avait, est-il noté, exigé en 2011 des garanties financières pour accorder à ArcelorMittal une ligne de crédit de 14 milliards DA, qui sera ensuite transformée en tranches d’augmentation de capital.
Une solution innovante pour renforcer le capital d’El Hadjar, compte tenu de la fragilité financière et des déséquilibres qui caractérisent la filiale algérienne du géant sidérurgique, selon cette source.
Sider, sans vouloir trop s’avancer sur le déroulement des événements, a estimé qu’il était en mesure d’apporter de l’argent frais sans recourir à des crédits bancaires. La filiale d’ArcelorMittal aura besoin d’injecter de l’argent frais et éventuellement recourir à des crédits bancaires, ce qui n’est pas le cas, alors que le CPE (Comité de participation de l’Etat) s’apprête à examiner son plan de développement.
Le recours des deux partenaires à leurs fonds propres pour mener leur plan de développement a été évoqué en avril 2012 par le PDG de la division Maghreb d’AreclorMittal, Vincent Le Gouic, qui avait alors déclaré à l’APS qu’ArcelorMittal Annaba va lancer en Algérie un plan de développement de 1,4 million de tonnes par an, financé par augmentation de capital et par fonds propres, est-il rappelé.
A noter que l’augmentation de la production d’El Hadjar fait partie d’un plan de redressement du secteur de la sidérurgie «que l’Algérie a lancé pour fédérer tous les projets sidérurgiques autour d’un objectif stratégique, à savoir atteindre l’autosuffisance en acier, dont l’importation coûte annuellement environ 10 milliards de dollars».
Considéré comme le fleuron de l’industrie nationale, le complexe d’El Hadjar est la seule usine produisant de l’acier en Algérie, en attendant l’entrée en production de deux autres usines, dont celle de Bellara (5 millions de tonnes/an) qui sera construite avec Qatar International, une joint-venture formée par les groupes Qatar Steel et Qatar Mining.
ArcelorMittal Annaba peine à arriver à une production égale à celle enregistrée d’avant la privatisation de ce fleuron de l’industrie algérienne, et qui était, à l’époque, de 1 million de tonnes d’acier par année. Le but d’ArcelorMittal Annaba, qui était d’atteindre les 2 millions de tonnes annuellement, n’a pas été réalisé et ce site produit actuellement entre 500 000 et 600 000 tonnes par an.
M. A.