C’est en tant que Premier ministre qu’Abdelmalek Sellal, qui a eu déjà à subir tant de fois l’épreuve parlementaire en tant que ministre des Ressources en eau, pointera demain mardi devant les députés. Il est attendu à l’hémicycle Zighoud- Youcef pour y exposer la déclaration de politique générale du gouvernement, en somme, le plan d’action de l’Exécutif.
Sa copie validée par le dernier Conseil des ministres, Abdelmalek Sellal descendra dans l’hémicycle quêter le quitus de l’Assemblée populaire nationale. Un quitus qu’il ne risque pas de se voir refuser, tant est que l’échafaudage parlementaire est conçu de sorte à ne pas contrarier le gouvernement, quand bien même ce dernier n’en soit pas l’émanation. La majorité parlementaire plus que confortable étant l’apanage du binôme FLN-RND, les deux segments partisans qui configurent l’Alliance présidentielle, laquelle s’est vouée discours et action au soutien du programme du président de la République, le passage du Premier ministre devant les députés relèvera, donc, à coup sûr, de la simple formalité. Si d’aventure il viendrait à essuyer quelques remarques, celles-ci n’iraient pas jusqu’à remettre en cause son effort d’élaboration. Le bruit pourrait venir des rares poches de l’opposition encore admises à l’APN. Ces dernières pourraient s’offusquer de ce que Sellal vienne leur soumettre son plan d’action alors que son prédécesseur dans la fonction, Ahmed Ouyahia, en l’occurrence, est parti sans qu’il se plie à l’obligation de présenter son bilan devant l’Assemblée. Des députés n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner ce travers typiquement algérien qui fait que les gouvernements s’abstiennent de rendre compte devant le Parlement auprès duquel ils prennent pourtant soin de valider leurs programmes. A ce reproche qui ne ratera pas de lui être fait, Sellal devrait s’attendre aussi à quelques contestations de fond, notamment sur certains dossiers économique d’importance névralgique, comme la révision de la loi sur les hydrocarbures. Une révision qui, déjà, suscite une controverse, en ce sens qu’elle balise le terrain devant l’exploitation des gaz non conventionnels, à travers des allégements fiscaux préconisés pour les investisseurs dans le domaine. Sellal pourrait également s’entendre demander de s’expliquer sur les articulations concrètes de son plan d’action, s’agissant notamment de la réhabilitation du service public et de la lutte contre la corruption. Mais en définitive, sa copie ne risque pas de subir d’altération. Elle passera comme une lettre à la poste.
S. A. I.