Plan d’action du gouvernement,Les perspectives ouvertes de Sellal

Plan d’action du gouvernement,Les perspectives ouvertes de Sellal
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Si le programme d’action de son gouvernement se décline comme une poursuite de celui du gouvernement sortant, avec un accent mis sur la réhabilitation du service public, Abdelmalek Sellal, le nouveau Premier ministre, propose aux parlementaires une copie dépouillée de chiffres et qui ne fixe aucune échéance de réalisation.

L’habitude qu’avait le Premier ministre sortant Ahmed Ouyahia de bombarder de chiffres ses hôtes parlementaires, à chacun de ses passages devant l’Assemblée, est rompue. Abdelmalek Sellal, son successeur dans la fonction de coordinateur de l’exécutif, entend marquer son passage autrement. Dans sa copie, le moins de chiffres possibles. Presque pas du tout pour ce premier examen parlementaire. Ce qui a fait dire au chef du groupe parlementaire du FFS, Ahmed Bettatache, qu’«au lieu d’un programme d’action, le Premier ministre a présenté un programme électoral». L’élu du FFS, qui ne s’est toutefois pas affiché dans une opposition marquée, a estimé que la présentation du plan d’action du gouvernement sonne comme un prélude à la campagne électorale pour la présidentielle de 2014. «Le programme d’action présenté par Sellal souffre d’un manque de précision. Il ne souligne ni échéance ni ne comporte d’indications chiffrée», a-t-il déploré. Chez le Parti des travailleurs, le ton est loin d’être à la déception. Bien au contraire. Le chef du groupe parlementaire du parti, Ramdane Taazibt, a manqué à peine de jubiler lorsqu’il a pointé devant la presse pour souligner que sa formation est en totale phase avec les annonces gouvernementales. Plus précisément avec celle ayant trait à la réhabilitation du service public, une question que le PT considère être au cœur de la problématique de développement et celle consacrant le maintien, au plan économique, de la règle du 51/49. Contrairement à ses habitudes, le Parti des travailleurs ne focalise pas trop sur la soustraction du gouvernement Ouyahia à la présentation de son bilan. «Nous allons insister pour le bilan d’Ouyahia», a indiqué Taazibt sans trop mettre de conviction. L’Alliance de l’Algérie Verte (AAV), de laquelle étaient attendues quelques frondes, a observé une plate attitude. Son chef de groupe parlementaire Naamane Laouer a préféré, un brin philosophique, contourner la question. «Le problème est politique. C’est de là que viennent les problèmes économiques. La solution réside en la révision de la Constitution pour clarifier les prérogatives de chaque institution», a-t-il affirmé, indiquant que son alliance allait tout de même émettre quelques remarques, notamment au sujet de l’absence d’échéance de réalisation du programme gouvernementale. Et dans le lot de réactions, celle de Seddik Chihab du RND ne manque pas d’intérêt. On savait qu’Ouyahia, l’infortuné Premier ministre déchu, a demandé aux députés de son parti d’appuyer l’action de son successeur, donc, pour le soutien du RND, ce n’est pas une découverte. En revanche, ce qui est intéressant à noter, c’est le fait que Chihab dise que «le programme d’action du nouveau gouvernement n’est qu’une suite du programme d’action du gouvernement Ouyahia». Au vu de toutes ces appréciations, Sellal n’a aucune crainte à se faire quant au vote de son programme, prévu pour mardi prochain. Ceci même s’il est, tout au long de son exposé, resté dans l’énoncé de perspectives ouvertes, qu’il s’agisse de la réhabilitation du service public, du renforcement de l’investissement économique, du règlement de la crise de logement ou du rétablissement de la sécurité. S’il a déclaré poursuivre la lutte implacable contre le terrorisme, il ne se détourne toutefois pas de la démarche de réconciliation nationale. Du déjà entendu chez Ouyahia.

S. A. I.