Le plan d’action du gouvernement comporte des « contradictions », des « orientations dangereuses » et néanmoins des éléments « positifs », a relevé jeudi à Alger, la Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, soulignant l’intention du parti de contribuer à son « débat » et « enrichissement ».
« Tel qu’il est présenté, le plan d’actions du gouvernement, inspiré du programme du président de la République, comporte des contradictions et une absence de cohérence. Ce qui reflète la nature même du gouvernement qui n’est pas issu d’une majorité, de même que l’absence d’une vision commune », a observé Mme Hanoune, lors d’une rencontre avec la presse animée au siége du parti.
Une rencontre précédant la réunion, jeudi et vendredi, du groupe parlementaire du PT en perspective de sa participation au débat qui suivra la présentation du programme d’actions, dés dimanche prochain, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, à l’Assemblée populaire nationale (APN).
« Nous ne comptons pas boycotter car le PT ne procède jamais par chantage, ne fait pas de l’opposition pour l’opposition et ne fait pas allégeance pour l’allégeance », a-t-elle argumenté à propos de sa contribution au « débat » et à « l’enrichissement » de ce texte. Entre autres griefs retenus contre le plan d’actions, Mme Hanoune a relevé l’ »absence de toute référence » aux prochaines consultations politiques inhérentes à la révision constitutionnelle.
« C’est une révision qui entraînera d’importantes décisions et donnera lieu à des lois amendées. Il fallait le revoir la Constitution de sorte à ce qu’elle soit en adéquation avec les textes juridiques en vigueur, or, ce processus a été biaisé et c’est le contraire qui a été fait », a explicité la leader du PT.
Elle s’est particulièrement attardée sur l’aspect économique dudit programme dont elle a relevé, des « orientations dangereuses » et des « concepts importés » susceptibles de « remettre en cause » les acquis enregistrés jusque-là.
Mme Hanoune a cité la « restructuration » du secteur bancaire, public aux fins de l’adapter à l’international, affirmant à ce sujet, que le gouvernement répond ainsi aux « injonctions » des institutions financières internationales, faisant fi, a-t-elle ajouté, des enseignements qui auraient du être tirés des scandales ayant entaché le secteur bancaire privé algérien, notamment le cas de l’ex-Khalifa Bank.
La Secrétaire générale du PT a déploré, par ailleurs, l’absence de toute citation de la « préférence nationale », de la « règle 51/49 » ainsi que du « droit de péremption », alors que le secteur de l’agriculture y tient une « infime » place. Elle a informé, sur un autre plan, que le PT présentera à l’APN des propositions dans le sens de la « levée de toutes les contraintes juridiques et économiques » qui se dressent contre l’émancipation des femmes.
D’autres suggestions tendront à octroyer plus de droit à l’enfance en difficulté, dont la « criminalisation » de leur travail. Pour Mme Hanoune, le contenu du plan gouvernemental lié à l’éducation nationale n’est pas au diapason de « l’audace » de la nouvelle ministre du secteur alors qu’elle s’est interrogée si l’exécutif allait poursuivre la même politique « positive » menée ces dernières années s’agissant de celui de la Culture.