Le parquet près le tribunal de Bir Mourad Raïs a annoncé, ce jeudi, le placement en détention provisoire du journaliste Saâd Bouakba pour son implication dans une affaire d’outrage et de diffamation visant des symboles de la Révolution de libération nationale, a révélé un communiqué du procureur de la République.
Selon le parquet, l’affaire commence après une plainte déposée par Mahdia Ben Bella, fille du défunt président Ahmed Ben Bella, contre Saâd Bouakba. Elle reproche au journaliste une atteinte à la mémoire de son père, considéré comme l’un des symboles historiques de l’État algérien. Le communiqué revient sur une interview accordée par Saâd Bouakba à un animateur de la chaîne YouTube Vision TV News. La vidéo porte un titre explicite : « Ainsi les dirigeants de la Révolution se sont partagé les fonds du Front de libération nationale (FLN) ».
À LIRE AUSSI : Des cavaliers algériens bloqués au Qatar faute d’autorisation ministérielle
Selon ce même communiqué, l’interview contient des « informations fausses, erronées et diffamatoires » qui touchent directement à des symboles de l’État et de la Révolution de libération nationale. Le journaliste affirme que les dirigeants historiques se seraient illégalement partagé les fonds du FLN avant de les déposer sur des comptes personnels. Le parquet signale que ces révélations publiques, présentées comme inédites, choquent une partie de l’opinion et soulèvent des accusations jugées graves par les autorités judiciaires.
Affaire Saâd Bouakba : quels sont les chefs d’accusation ?
Face à ces faits, le procureur ordonne une enquête préliminaire, toujours selon la même source. Les différentes parties, dont le ministère des Moudjahidine représenté par son représentant légal, se présentent devant le procureur de la République le 27 novembre 2025. Le ministère se constitue alors partie civile, ce qui souligne l’importance institutionnelle de l’affaire.
Le communiqué précise ensuite la nature des poursuites. Le parquet engage des actions contre Saâd Bouakba pour outrage et diffamation commis à travers les technologies de l’information et de la communication, ainsi que pour diffusion et promotion intentionnelle d’informations fallacieuses et biaisées auprès du public. Les poursuites reposent sur les articles 148 bis 1, 333 bis 6 et 196 bis du Code pénal.
À LIRE AUSSI : Danone Djurdjura inaugure son nouveau siège à Akbou et renforce ses investissements en Algérie
Le gérant de Vision TV News, Abderrahim Haraoui, fait aussi l’objet de poursuites pour participation au délit d’outrage et de diffamation via les technologies de l’information et de la communication, conformément aux articles 42 et 148 bis 1.
Selon le communiqué, le dossier rejoint ensuite la section correctionnelle dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Le tribunal renvoie l’affaire à l’audience du 4 décembre 2025, ordonne la détention provisoire de Saâd Bouakba et accorde la remise en liberté à Abderrahim Haraoui.
