Les participants à un séminaire national sur « l’insertion socioprofessionnelle et employabilité des jeunes diplômés » ont mis l’accent, mercredi à l’université de Bejaia, sur la nécessité d’une professionnalisation des diplômés afin de leur assurer une meilleure insertion dans le monde du travail et d’offrir aux entreprises les compétences dont elles ont besoin.
Plusieurs experts ont relevé, à ce titre, la distorsion existante entre les flux de diplômés, quelque 120.000 sujets sortant chaque année de l’université, et leur insertion dans le marché du travail, à peine 40 %. La raison tient essentiellement à la nature des profils de formation, jugés inadaptés par rapport aux desideratas des entreprises, notamment celles engagées dans une dynamique de concurrence et d’évolution technologique, ont-ils souligné.
« 35 % des offres d’emplois dans les secteurs stratégiques ne sont pas pourvues », a indiqué, à cet égard, le professeur Sellami, directeur de la programmation de la recherche, de l’évaluation et de la prospective à la Direction générale de la Recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT), qui en attribue la cause « soit à l’absence de certains profils à l’université, ou en raison du nombre réduit des effectifs au sein des spécialités de pointe, et qui font que la demande nationale en la matière n’est pas satisfaite ».
Pour y parer, M. Sellami préconise la mise en place de cellules de veille au niveau des structures de formation et la mise en place en leur sein « d’instances agiles et accréditées » pour apporter des réponses rapides et normalisées aux labels internationaux.
Le débat, en tous cas semble bien lancé, et d’aucuns, au vu du nombre d’experts et spécialistes présents nationaux et français, s’attendent à l’établissement d’un état des lieux exhaustif, mais aussi d’un plan d’action pragmatique à mettre en oeuvre.
Pour ce faire, des travaux ont été programmés en atelier pour traiter toutes les problématiques soulevées, dont la plus lancinante reste le chômage des jeunes diplômés.
Prévue en deux jours, cette rencontre est soutenue par l’organisation d’un salon auquel prennent part une cinquantaine d’entreprises et de structures d’appui à l’emploi, réunies pour échanger avec la communauté universitaire, et faire leur offre pour la création d’emplois.
Cette occasion a, par ailleurs, donné l’opportunité aux responsables de l’université de signer deux accords cadres de coopération, avec respectivement l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET) et l’Entreprise des corps gras COGB-La Belle.