Plaidoyer pour la traduction des œuvres de Rachid Mimouni vers l’arabe et Tamazight

Plaidoyer pour la traduction des œuvres de Rachid Mimouni vers l’arabe et Tamazight

Les participants à une rencontre sur le romancier Rachid Mimouni ont plaidé, dimanche à Boumerdes, pour la nécessité de traduire des œuvres littéraires du défunt vers les langues arabe et Tamazight.

« Il est impératif de traduire les œuvres du défunt et de les mettre à la disposition des générations montantes », ont insisté les participants à cette rencontre, organisée dans la ville de Boudouaou, lieu de naissance de Rachid Mimouni, à l’occasion de la commémoration du 21ème anniversaire de sa disparition.

Pour le romancier Djilali Khellas, il est « absurde que des pays à travers le monde profitent des créations de ce romancier et les traduisent dans leurs langues, au moment où nous en Algérie sommes spectateurs de la perte des œuvres de l’un des plus grands hommes de lettres de l’histoire de l’Algérie », a-t-il déploré, dans une déclaration à l’APS en marge de cette rencontre.

« Sur l’ensemble de son œuvre écrite en langue française, seuls trois (3) romans ont été traduits vers la langue arabe », a-t-il ajouté.

De son côté, l’universitaire d’Alger Mohamed Sari a estimé dans sa lecture du roman de Mimouni « Une peine à vivre », que cet écrivain s’inscrit dans la « lignée des géants de la littérature algérienne », avec son « style poétique et fort, doublé d’une étude psychologique profonde des héros de ses romans », en dépit du fait qu’il soit « issu d’un milieu social non propice à la créativité ».

« Les romans de Rachid Mimouni demeureront parmi les plus beaux textes de la littérature algérienne d’expression française », a-t-il ajouté.

Une autre intervention du dramaturge Omar Fetmouche intitulée « Le fleuve détourné : du roman aux planches » a mis l’accent sur l’impératif, pour les hommes du théâtre de s’intéresser aux œuvres de Mimouni « pour leur adaptation au théâtre, vue leur grande richesse ».

Il a rappelé, à cet effet, le grand succès du roman « Le fleuve détourné » lors de son adaptation en 2006 au théâtre. Cette œuvre théâtrale, qui a bénéficié de plus de 160 représentations, à travers le pays, a obtenu le premier prix au Festival national du théâtre professionnel.

La rencontre sur Rachid Mimouni, organisée à l’initiative de la direction de la Culture de Boumerdes, vise à faire la « promotion de la littérature algérienne d’expression française, à travers notamment l’œuvre de cet écrivain romancier, tout en offrant l’opportunité à la découverte de jeunes talents », a estimé le directeur de la Culture, Feghoul Djamel Eddine.

Rachid Mimouni est né le 20 novembre 1945 à Boudouaou. Il suivit son cursus scolaire dans la même ville, avant l’obtention d’une licence en sciences à l’université d’Alger, puis d’une bourse pour poursuivre ses études à l’Ecole supérieure des études commerciales au Canada.

Il fut nommé en 1992 en tant que membre du Conseil national de la culture, et est décédé le 12 février 1995 en France.

« Le fleuve détourné » (1982), « L’honneur de la tribu » (1998), « La ceinture de l’ogresse » (1990), « La peine de vivre » (1991), « La malédiction » (1993) et « La colline visitée » (1993) figurent parmi les romans phares de Rachid Mimouni, consacrés à l’échelle mondiale.