Plaidoyer pour la restitution d’archives sur les jurisconsultes de l’Emir Abdelkader

Plaidoyer pour la restitution d’archives sur les jurisconsultes de l’Emir Abdelkader

Une démarche visant la restitution d’archives sur les jurisconsultes de l’Emir Abdelkader (1808-1883) a été initiée par le Laboratoire des manuscrits d’Oran, a indiqué jeudi le chercheur Hasni Bellil à l’occasion de la cérémonie de sortie d’une nouvelle promotion d’avocats.

Ces documents à caractère historique consistent en un recueil (diwan) comportant la biographie de tous les membres du conseil délibérant (madjliss echoura) du fondateur de l’Etat algérien moderne, a-t-il précisé lors d’une communication sur « La justice durant l’émirat de l’Emir Abdelkader ». Les archives en question, actuellement conservées par la Bibliothèque nationale de France, comportent selon le spécialiste les noms de la trentaine de magistrats (algériens) ayant officié au côté de l’Emir en matière civile, pénale et délictuelle.

Insistant sur la nécessaire restitution de ces archives afin de mieux faire connaître cette période de l’histoire du pays, le chercheur a souligné, à l’appui de ses investigations documentaires, que la justice était rendue à l’époque considérée par les personnalités les plus érudites et les plus respectables.

La nouvelle promotion de « robes noires », forte de 400 jeunes recrues, porte l’effectif du Barreau d’Oran à plus de 4.000 avocats, a indiqué le Bâtonnier Me Ouahrani Lahouari à l’occasion de cette cérémonie tenue en présence des autorités judiciaires, civiles et militaires ainsi que des invités parmi les missions diplomatiques.

Des bâtonniers et avocats de différents barreaux du pays ont pris part à cette rencontre aux côtés de leurs homologues étrangers à l’instar du barreau de Sousse (Tunisie) qui est lié par un protocole de jumelage avec celui d’Oran.

La nouvelle promotion a été baptisée du nom de Me Alphonse Auguste Thuveny, ancien avocat du barreau d’Oran, lâchement assassiné le 28 novembre 1958 à Rabat (Maroc) par les forces criminelles coloniales.

L’homme, dont le nom est porté par le square abritant le siège de la Cour de justice d’Oran, figure parmi le collectif d’avocats qui assurèrent la défense d’un grand nombre du groupe des 47 militants de l’Organisation spéciale OS) dont le procès se déroula les 12 et 13 février 1951 à Oran.

Par la même occasion, un hommage a été rendu à la première femme avocate de la région ouest du pays, Me Tilikète Kandil Malika, dont la prestation de serment remonte à septembre 1967.