Les participants à une rencontre nationale sur le thème de « le M’zab : un Organisme éco-culturel à protéger », clôturée mercredi, ont plaidé pour la préservation du patrimoine architectural urbain classé, menacé de péril, et à la revivification du patrimoine immatériel du M’Zab.
Initiée par l’Office de protection et de promotion de la vallée du M’zab (OPVM), cette rencontre se veut comme un espace pour débattre des formes propices à la sauvegarde et à la préservation du patrimoine matériel et immatériel de la vallée du M’zab classée par l’UNESCO en tant que chef- d’œuvre de l’humanité.
Selon le chargé d’étude et synthèse au ministère de la Culture, cette rencontre nationale a pour objectif de mettre en place une nouvelle stratégie de développement durable de la vallée du M’zab, en matière de préservation du patrimoine et de l’environnement, et d’asseoir une ligne de conduite de gouvernance territoriale dans la perspective d’ériger la vallée du M’zab en « parc culturel ».
Ce parc culturel, englobant de grands territoires et incluant les secteurs sauvegardés, sera doté d’instruments juridiques de développement et de préservation du patrimoine naturel, historique, architectural et du patrimoine immatériel dans toute sa diversité, a expliqué Zohir Ballalou.
Cette rencontre, qui a offert l’opportunité à des représentants d’associations de sauvegarde du patrimoine du M’zab d’échanger les expériences en matière de protection, a réuni experts, chercheurs, universitaires et acteurs sociaux pour débattre de la stratégie d’intervention pour la préservation et la restauration de cet espace classé « secteur sauvegarde ».
Les intervenants ont été unanimes à souligner la place de choix de cet espace, unique au monde, pan de la culture nationale et universelle, avant d’appeler à la reconsidération de ce patrimoine vivant menacé par une urbanisation anarchique et des constructions illicites qui dénaturent la splendeur et l’authenticité de l’architecture raffinée léguée par les aïeux depuis plus de 10 siècles.
« Le M’zab est en train de perdre une partie de son identité culturelle et cela se passe dans le silence le plus total « , a soutenu un architecte de Ghardaïa.
Classés comme étant un patrimoine mondial dès 1982 par l’UNESCO, et destination de rêve pour les touristes étrangers, les architectes et les urbanistes, les ksour du M’zab revêtent, non seulement une importance particulière dans toutes les stratégies gouvernementales visant la promotion du secteur touristique, mais constituent également un modèle d’un type original d’organisation humaine et d’occupation de l’espace, représentatif de la profondeur historique de l’Algérie, a relevé de son coté un sociologue spécialiste du M’zab.
Les participants ont dénoncé, par la même occasion, le « gâchis urbanistique » issu de l’extension anarchique du tissu urbain et les constructions illicites défigurant l’armature urbaine de la vallée du M’zab.
Ils ont été unanimes à préconiser une stratégie de développement durable de la région, réfléchie avec la participation des différents acteurs sociaux et politiques, afin de sauver les joyaux architecturaux du M’zab considérés comme « mémoire collective en péril ».
Des intervenants à cette rencontre nationale ont insisté sur le travail de sensibilisation pour la sauvegarde du patrimoine architectural de la région qui demeure « un combat de tous les jours ».
Plusieurs communications ont été animées par des experts, universitaires et architectes, et appuyées par des projections vidéo et diapos, sur la restauration des biens culturels, la mise en œuvre du plan de secteur sauvegardé de la vallée du M’zab, les avantage d’ériger la vallée du M’zab en un parc culturel, et les parcs culturels marqueurs de la symbiose culture-nature.