Il préconise un “renforcement de l’architecture africaine du règlement des conflits”, allusion faite aux différents mécanismes déjà existants, mais dont l’efficacité, faut-il le dire, fait souvent défaut.
Les travaux du séminaire de “haut niveau sur la paix et la sécurité (en Afrique)” se sont ouverts, hier à Alger, sous la présidence de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. Quelles solutions apporter aux crises et conflits affectant le continent ? Quels mécanismes faut-il mettre en place ? Ce sont les deux questions fondamentales sur lesquelles se pencheront, trois jours durant, les chefs de diplomatie de plusieurs pays africains participant à ce sommet, qui coïncide avec le cinquantenaire de l’Union africaine (UA). En effet, a précisé M. Lamamra dans son allocution d’ouverture, le débat sur les crises et conflits affectant le continent se taillera la part du lion. Ce séminaire co-organisé par l’UA, l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar) et l’Algérie, a-t-il souligné, est un exercice à travers lequel “nous allons tenter de répondre aux besoins et exigences de la situation que vit le continent”. L’objectif étant, enchaîne-t-il, de “contribuer au rehaussement de la sécurité dans tous les pays d’Afrique”. Souhaitant que cette halte permettra de jeter les premiers jalons de “la renaissance africaine”, M. Lamamra n’a pas manqué de rappeler, non sans regret, que le travail du Conseil de sécurité est, aujourd’hui, consacré à hauteur de “60%” aux conflits et crises africaines. “Deux tiers des missions de l’ONU sont déployés en Afrique où sont affectés 60 000 soldats et des milliards de dollars sont investis annuellement dans les tâches de maintien de la paix dans le continent”, a-t-il détaillé. L’ex-Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA a, de ce fait, insisté sur la nécessité et l’urgence d’œuvrer à trouver “des solutions africaines pour les conflits africains”. Pour ce faire, il préconise notamment le “renforcement de l’architecture africaine du règlement des conflits”, allusion faite aux différents mécanismes déjà existants, mais dont l’efficacité, faut-il le dire, fait souvent défaut.
Madiba toujours présent…
Hasard du calendrier, le séminaire sur la paix et la sécurité coïncidant avec le départ de Nelson Mandela, ce monument de l’Afrique, ne pouvait pas, évidemment, se passer sans susciter de vives réactions parmi les participants. Après le devoir de la minute de silence, c’est M. Lamamra qui ouvrira le bal des hommages au prix Nobel de la paix, Madiba, comme aimaient à le désigner les Sud-Africains. “Madiba est l’homme qui incarnait si puissamment cette indispensable œuvre de réconciliation (…) ; incarnait les vertus de notre continent et de l’humanisme ; incarnait les idéaux panafricains les plus vivaces dans les consciences des Africains. Nous avons perdu l’un des nôtres”, s’incline le chef de la diplomatie. M. Lamamra laissera entendre que les mots ne suffisent pas pour rendre hommage à ce grand homme qui se reconnaissait, humblement, comme un pur produit de l’Armée de libération nationale. “C’est l’ALN qui a fait de moi un homme”, disait, en effet, le défunt Madiba, dont les funérailles sont prévues pour le 15 décembre.
M. Lamamra n’a pas manqué de souligner qu’une forte délégation algérienne se rendra, à cette occasion, en Afrique du Sud.
F. A