BOUMERDES – Des avocats participant, samedi à Boumerdes, à une journée d’études sur « L’avocat et le droit à l’information » ont plaidé pour la révision du statut de l’avocat afin de l’adapter aux exigences de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à laquelle l’Algérie s’apprête à adhérer.
Les intervenants à cette rencontre, à laquelle ont pris part près de 200 avocats du pays, et un représentant du ministère de la Justice, se sont accordés sur la nécessaire « abrogation, ou de la révision de l’article 12 du statut de l’avocat, portant interdiction de publicité et de réclame pour attirer des clients, en faisant usage de supports technologiques modernes ».
« De grands défis attendent la profession d’avocat après l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, une organisation dont l’une des conditions principales est la libéralisation du secteur des services, dont la profession d’avocat fait partie », a souligné, à ce titre, Tadjer Mohamed, professeur de droit à l’université de Tizi-Ouzou.
Le problème posé actuellement par ce statut est qu’il interdit (à l’avocat) de recourir à la publicité tant pour sa personne physique que pour sa personne morale (bureau), ainsi que d’exploiter pour ce faire des supports technologiques ou les réseaux sociaux disponibles sur Internet, a expliqué M.Tadjer.
Lui emboîtant le pas, le chef du bâtonnât de la région de Boumerdes, maître Ahmed Ben Antar, a soutenu que cet état de fait rend difficile (pour l’avocat algérien), d’être au diapason de la modernisation et des défis de communication et de publicité, en vigueur de par le monde, notamment en matière de formation et de maîtrise de l’anglais, « une langue dominante dans les transactions internationales et dans les différents moyens de communication et d’information », a-t-il déploré.
M. Ben Antar a estimé, à cet égard, que l’avocat algérien est dans une position « peu enviable », car il est régi par un code « traditionnel » incompatible avec les exigences des nouvelles technologies.
Selon Me Tadjer, l’adhésion future de l’Algérie à l’OMC va obliger les avocats algériens à « faire usage des différents supports technologiques modernes et de la langue anglaise », faute de quoi ils « ne pourront pas assurer leurs prestations tant à l’échelle interne qu’externe », de même qu’ils ne pourront pas « initier des partenariats ou s’unir à des bureaux internationaux, ou conclure des contrats ».
Organisée à la Cour de Boumerdes, à l’initiative du comité national algérien de l’Union internationale des avocats (UIA), cette journée d’études a été inaugurée par une allocution du représentant de la tutelle, Dhouadi Medjrab, qui a rappelé les efforts de l’Etat en matière de réforme du secteur de la justice.