La baignade dans la plage les Sablettes (Alger) demeure toujours interdite en raison des rejets de Oued El Harrach, de la dangerosité due à la présence de rochers et des problèmes d’accessibilité, a indiqué vendredi à Alger le directeur de l’hydraulique de la wilaya d’Alger, M. Smail Amirouche.
« La baignade dans les Sablettes est toujours interdite parce que l’eau n’est pas de très bonne qualité », a déclaré à l’APS, M. Amirouche en marge de la journée d’étude sur l’aménagement de Oued El Harrach, organisée par l’APW d’Alger. « Les Sablettes est une plage rocheuse et il y a des problèmes d’accessibilité.
Même si on a éliminé presque tous les rejets, il y a encore un rejet entre la station de dessalement d’El Hamma et l’embouchure de Oued El Harrach. Et il subsiste également le rejet de l’Oued El Harrach et lorsque le vent est d’Est, il pousse la pollution vers les Sablettes », a-t-il ajouté.
Des prélèvements, pour s’assurer de la qualité des plages, ont été réalisés sous l’autorité de l’agence de protection et de promotion du littoral (APPL, Epic de wilaya) qui confie l’analyse de l’eau à l’institut pasteur. Les prélèvements ont abouti à la conclusion selon laquelle cette plage a une eau inacceptable à la baignade, a-t-il fait savoir.
« L’eau n’est pas très polluée. La population est en train de nager, mais les gens doivent savoir qu’elle n’est pas permise à la baignade, ils doivent observer plus de prudence », a recommandé M. Amirouche. Les gens savent pertinemment que la baignade est interdite mais s’y baignent quand-même, a-t-il fait remarquer.
Interrogé sur l’absence de panneaux indiquant l’interdiction à la baignade le premier responsable de l’hydraulique de la wilaya d’Alger a affirmé qu’ils avaient été probablement enlevés. « C’est bien d’aller vers les Sablettes, mais pour plutôt, regarder la mer et passer l’après midi sur un rocher, mais pas pour nager dans cette eau », a-t-il soutenu.
« La plage les Sablettes ne sera complètement aménagée que lorsque la problématique de l’Oued El Harrach sera réglée », a-t-il promis. L’oued El Harrach est d’une longueur totale de 67 km dont près de 19 km dans la capitale, alors que le reste de son parcours s’étend sur les wilayas de Blida et de Médéa.
Les travaux de dépollution de l’Oued El Harrach (Alger) et l’aménagement de ses rives ont été officiellement lancés le 13 juin dernier pour une enveloppe globale de 38 milliards de dinars, la fin des travaux étant prévue fin 2015.
Le gros des accidents et des noyades se produit dans les plages qui ne sont pas autorisées à la baignade parce qu’il n y a pas de surveillance, a-t-il fait remarqué. La plage des Sablettes, qui fait face au quartier populaire d’Hussein Dey, a été interdite à la baignade pour pollution par arrêté de la wilaya d’Alger.
Des personnes, jeunes pour la plupart, venant essentiellement des quartiers de Belouizdad, d’El Harrach et de Hussein Dey se rendent pourtant dans cette plage « polluée » pour s’y baigner, a-t-on constaté sur place. Pour y accéder, ils traversent l’autoroute menant à l’aéroport d’Alger au péril de leur vie, en raison de l’absence d’un passage piéton qui conduit à cette plage.
Les lieux dégagent des odeurs nauséeuses et présentent une image ocre, témoignant de la pollution des eaux, du fait de différents rejets environnants.
Les baigneurs qui s’y rendent se permettent même le luxe de planter dans les quelques surfaces de sables des parasols pour se protéger du soleil et bronzer à l’ombre. Des adolescents nagent en toute insouciance et avec effusion, ignorant ou faisant mine d’ignorer « les dangers » qu’il y a à se baigner dans ces eaux polluées.
« Regardez, l’eau est limpide, elle est même très bonne. Il n y a aucun danger. De plus, il n y a pas beaucoup de monde, ce qui nous permet de nager à notre aise », s’extasie un brin heureux Boualem, jeune garçon de 17 ans, venu du quartier populaire de Belouizdad. « Où voulez vous qu’on aille.
Même si on le voulait on n’a pas les moyens d’être à Sidi Fredj, par exemple, ça nous reviendra très cher, alors que celle-ci est près de chez nous », se désole pour sa part, Djamal, la tête tout juste émergée de l’eau.
(Aps)