Placement d’une partie des réserves de change en parts de sociétés à l’étranger Djoudi dit non !

Placement d’une partie des réserves de change en parts de sociétés à l’étranger Djoudi dit non !

Les appels aux placements dans des actifs en Europe dans un contexte jugé propice n’ont pas les faveurs du ministre algérien des finances, Karim Djoudi. Mercredi, le grand argentier du pays.

Le recours de l’Algérie au placement d’une partie de ses réserves de  change en parts de sociétés à l’étranger, réitérant le choix stratégique du  pays à placer ses fonds en devises en valeurs d’Etat, à rendement modeste mais  à risque minime.

Interrogé par des journalistes sur un éventuel recours de l’Algérie à l’achat de parts de sociétés à l’international pour augmenter la rentabilité de ses réserves de change, M. Djoudi, qui s’exprimait en marge des débats du plan d’action du Gouvernement par l’APN, a répondu : ’’non, ce n’est pas le choix de notre gestion des réserves de change’’.

Lors d’un rencontre organisée, le 22 septembre dernier, par le Forum des Chefs d’Entreprise et l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) autour du thème : « Quel rôle pour les entreprises du Sud dans le développement économique  euro- méditerranéen ?», l’achat des actions dans le constructeur automobile français, Peugeot a été suggère par le journaliste de Maghreb Emergent, Kadi Ihsane.

« Est ce qu’on peut envisager, structurellement et symboliquement à acte fort qui fait qu’un fond d’investissement algérien, ou groupe d’investisseurs algériens puissent prendre des participations dans, dans Peugeot » s’est interrogé Kadi Ihsane.

« J’ai parlé avec Peugeot. Nous avons évoqué l’idée d’un apport en capitaux algériens pour participer au sauvetage de PSA. Je peux vous dire qu’il n’y a pas d’opposition. Cette piste peut être étudiée » a déclaré le président de l’IPEMED, Jean Louis Guigou. L’Algérie, à l’heure actuelle, ne veut pas s’inscrire dans cette logique.

« A l’heure actuelle, nous sommes dans une logique de fonds souverains, mais investir nos fonds en devises sur des parts de sociétés n’est pas notre choix de gestion’’, a dit le ministre des Finances. L’Algérie est ’’sur des actifs publics que sont les valeurs d’Etat qui constituent des risques souverains alors que des sociétés (étrangères) qui semblent en bonne situation se déclarent subitement en faillite’’, a-t-il affirmé en allusion aux risques trop élevés de tout placement en parts de sociétés.

La gestion des réserves de change de l’Algérie repose sur la limitation des risques, la garantie de la liquidité avec un ’’minimum’’ de rendement, a-t-il rappelé. Les réserves de change de l’Algérie ont atteint 186,32 milliards de dollars à la fin du 1er semestre 2012, en hausse de 4 milliards de dollars par rapport à la fin de 2011.

Les placements de ces réserves à l’étranger ont rapporté à l’Algérie 4,45 milliards de dollars en 2011. La quasi-totalité de ces placements, répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, sont effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’Etat) que l’Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007, lorsque les taux d’intérêt mondiaux étaient relativement élevés. Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3%.

Le gouverneur de la Banque d’Algérie avait récemment réaffirmé l’engagement de l’Algérie à « poursuivre une gestion prudente de ses réserves et à suivre rigoureusement leur gestion’’. Quant aux bons du FMI qui attend toujours la réponse de l’Algérie concernant le renflouement de ses fonds, M. Djoudi a souligné que ces bons étaient ’’un bon risque souverain’’.

Mais ’’je n’ai pas dit que nous avons accepté la demande du FMI’’, a-t-il précisé. Interrogé par ailleurs sur les nouvelles mesures proposées dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2013, le ministre a souligné qu’elles portent essentiellement sur des facilitations d’ordre fiscal en insistant sur le fait que le « Gouvernement attendait en contrepartie que les investisseurs puissent participer de plus en plus à la création de richesse et d’emploi et au financement des grands projets publics » en Algérie.

Quant au projet de développement du système de paiement électronique, le ministre a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un problème de réforme mais de comportement. « Nous avons maintenant deux possibilités : soit nous attendons que les gens s’acclimatent aux modalités de paiement par carte ou nous imposant, de façon autoritaire, le recours aux nouveaux instruments de paiement », a-t-il dit sans préciser l’option du Gouvernement.

Pour ce qui de l’assainissement des comptes spéciaux du Trésor, entamé cette année, il a fait savoir que le PLF 2013 prévoyait la clôture ou le regroupement d’un certain nombre de comptes sans préciser leur nombre ou leur nature. Il a encore assuré que ces comptes fonctionnaient sur la base des règles de la comptabilité publique soit les mêmes règles appliquées au budget de l’Etat.

A.S.