Place du secteur privé dans l’économie nationale : L’Algérie partage l’analyse du FMI

Place du secteur privé dans l’économie nationale : L’Algérie partage l’analyse du FMI

Le secteur industriel privé a été au centre de la visite du directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn à Alger.

La problématique s’est apparemment imposée d’ellemême, puisque la recommandation émise à ce propos par le patron du FMI n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Et pour preuve, c’est lePremier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a évoqué la question tout en apportant la position du gouvernement algérien sur ce dossier. M. Strauss-Kahn a, en effet, appelé, à son arrivée à Alger mercredi dernier, l’Algérie à mieux développer son secteur privé « encore balbutiant » alors que son économie « se porte plutôt bien ».

Les hydrocarbures, a-t-il indiqué lors d’un point de presse, ont fourni à l’Algérie mais aussi à d’autres pays dont le Nigeria, « surtout des ressources, mais pas des emplois. Et le problème aujourd’hui en Algérie, c’est l’emploi », a estimé le patron du FMI. Il a donc appelé à ce que les ressources des hydrocarbures soient « utilisées pour pousser en avant le secteur privé qui est encore assez balbutiant ».

« On ne peut pas uniquement se reposer sur une économie qui tournerait sur les ressources issues des hydrocarbures », a-t-il fait valoir tout en reconnaissant que le pays disposait encore de puits inexploités. « Le risque qui est bien connu, a-t-il souligné, c’est que se reposant sur les ressources naturelles, le reste de l’économie a du mal à se développer ». Le message contenu dans le discours du patron du FMI semble avoir été bien reçu à Alger, puisque l’analyse faite la veille par Strauss-Kahn a été reprise à quelques éléments près par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Intervenant à l’ouverture du séminaire international organisé jeudi, M. Ouyahia a reconnu que l’Algérie était « trop dépendante des revenus d’une seule ressource, à savoir, les hydrocarbures ». « Depuis le début de cette décennie, l’Etat investit intensément sa volonté, ses énergies, et ses ressources budgétaires dans le développement humain, la réforme de l’Etat, la modernisation des infrastructures, la promotion de l’entreprise », a-t-il déclaré comme pour justifier le peu de considération accordé aux autres secteurs, y compris les plus productifs hors hydrocarbures. « Dans cette bataille de l’avenir, l’Etat est contraint d’assurer l’essentiel de l’effort en attendant l’épanouissement réel du secteur privé national et en attendant aussi que nos partenaires étrangers acceptent enfin de compenser leurs bénéfices sur le marché algérien (à) par des investissements productifs », a encore expliqué le Premier ministre. La problématique de l’emploi a, par ailleurs, été un des points focaux de l’intervention du chef du FMI. Il a, certes, trouvé le taux de chômage d’environ 10% en Algérie « élevé », mais il a surtout mis le doigt sur le problème qui touche la frange juvénile. « Mais quand on regarde dans le détail, on constate qu’il est bien plus élevé, au-delà de 20% pour les jeunes », a-t-il déploré bien que se félicitant d’un « taux de croissance satisfaisant », d’une « politique économique raisonnable » et d’un « taux relativement faible de l’inflation ces jours-ci ».