La célébration chaque année de la Fête internationale des travailleurs (1er Mai) soulève la problématique de la représentation syndicale en Algérie. De prime abord, la question qui se pose d’elle-même est celle relative à la place qu’occupe réellement l’UGTA dans la sphère des luttes syndicales du pays ?
L’UGTA est-elle une organisation syndicale pas comme les autres ? Une question qui ne cesse de se poser pour plusieurs raisons, mais surtout du fait que l’organisation créée par feu Aïssat Idir s’est toujours distinguée et ce, d’une manière particulière dans le domaine de la revendication syndicale.
Mieux, les observateurs de la question syndicale ont été jusqu’à dire, «que la Centrale syndicale a, véritablement, déserté le champ de la revendication sociale voire syndicale», alors que ses «concurrents» immédiats, en l’occurrence les organisations syndicales dites «autonomes» occupent les devants de la scène syndicale.
La grève observée durant les trois mois de ce début d’année 2018 dans le secteur de l’éducation nationale, particulièrement dans son palier du secondaire atteste du degré de la représentation syndicale dans certains secteurs d’activités. Constat : Les syndicats dit «autonomes» activant dans le secteur de la Fonction publique sont largement représentatifs des travailleurs qui y exercent dans ce secteur. Autrement dit, depuis le début de l’année en cours, une énième dynamique syndicale est née au sein de la frange active de la société.
Des dizaines de grèves mobilisent des travailleurs de plusieurs secteurs d’activités et des mouvements de protestation ont émergé en ce début de l’année 2018. L’autre constat fait est que tous ces mouvements sont nés en dehors de la chapelle de la Centrale syndicale UGTA. Cette dernière, unique interlocuteur des pouvoirs publics, aura-t-elle les moyens d’assumer cette tâche devant une adhésion massive des fonctionnaires aux mouvements initiés par les syndicats autonomes ? La question est pleinement posée.
Les différentes prises de position de l’UGTA en accompagnant, contre vent et marée, la politique du gouvernement ne sont pas sans conséquences sur l’image de la Centrale.
Une Centrale de nouveau secouée par une crise interne étroitement liée à sa gestion organique. Ainsi, les représentants des syndicats autonomes n’ont cessé de réclamer le statut de partenaire social, tel que celui attribué à l’UGTA. Avec les différentes démonstrations de force faites par ces syndicats ces derniers mois, en acculant la Centrale, l’accusant à maintes reprises d’activisme à contre-sens des droits des travailleurs, l’UGTA perd au fil des jours de sa suprématie sur le monde du travail.
En ce 1er Mai, Journée internationale de la fête des travailleurs, la question de la revendication syndicale est de nouveau posée. Le débat est de nouveau relancé.
A. B.