La piste criminelle privilégiée dans l’incendie d’une entrepôt de poudre de lait

La piste criminelle privilégiée dans l’incendie d’une entrepôt de poudre de lait

Acte criminel ou simple accident que l’incendie d’un important entrepôt de stockage à Chbaita-Mokhtar, dans la wilaya d’El-Tarf ? Pour le moment les services de sécurité enquêtent. 

Mais selon des sources sûres, l’incendie, qui a eu lieu vers 1h.30 mercredi dernier, fait pencher vers des thèses criminelles. L’une des questions, qui revient sans cesse sur toutes les langues, est de savoir comment un entrepôt contenant presque 3 000 tonnes de poudre de lait importé, l’équivalent de plusieurs dizaines de milliards n’est pas assez protégé ?

Un simple court-circuit électrique comme viennent d’alléguer des responsables de cet entrepôt, appartenant à l’ex Onafla, ne tient pas la route. Pour le moment, outre les enquêteurs locaux, d’autres enquêteurs dépêchés d’Alger, sont sur les lieux pour enquêter sur ce sinistre touchant à l’économie nationale.

Nos sources parlent aussi d’une « mafia du lait », qui cherche à tirer profit à l’approche du mois de Ramadhan et de surcroît devant la crise économique qui continue de frapper de plein fouet notre pays. Souvent la distribution du lait en poudre aux usines de transformation, lait, orchestrée par l’ONIL, un organisme étatique, est détournée vers d’autres intérêts mercantiles ne concernant pas la production de lait en sachet.

Pour dire que le lait en poudre, subventionné par l’Etat, est uniquement destiné à la transformation en lait en sachet pour être accessible aux faibles bourses.

Des transformateurs, échappant à tout contrôle, utilisent la poudre de lait pour la fabrication des yaourts, fromages et autres gâteries à base de lait. Ce qui est contraire aux cahiers de charges établis entre le gouvernement et les gérants des laiteries. Actuellement, le prix de la tonne de lait en poudre est estimé à 3 260 dollars Us, un prix faramineux payé par l’Algérie pour soutenir les foyers à faible revenu. Pour rappel, durant les années 90 et début 2000, le lait en poudre importé par l’Etat à coup de devises fortes a été revendu à travers les marchés parallèles dans des différents endroits des villes d’Algérie, et le comble, aucune personne de ce commerce illicite n’a été interpellée.

Mais il faut signaler que ces derniers temps, devant la pénurie de lait en sachet, les services étatiques avaient mis en place de stricts contrôles concernant l’utilisation de la poudre de lait, allant même jusqu’à vérifier au niveau des usines sa transformation en lait en sachet. Pour de nombreux intervenants dans le secteur du lait, l’incendie de l’entrepôt de poudre de lait de Chbaita Mokhtar est purement et simplement criminel. Laisser des dizaines de milliards en produit à la merci d’un court-circuit électrique ne tient pas la route, d’autant plus que ce produit est le plus courtisé dans le monde des affaires.