M.Sami Bencheikh El Hocine, directeur général de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (Onda) a animé hier matin une conférence de presse au Centre culturel Aïssa-Messaoudi, de la Radio nationale réitérant sa détermination pour endiguer le phénomène du piratage en Algérie. Et pour cause.
Cette rencontre avec la presse et les médias est organisée dans le cadre de l’opération de destruction de plus d’un million de supports (CD, cassettes, DVD, MP3, DVX…) illicites contenant des oeuvres piratées, saisies au cours d’opérations de contrôle du marché de l’édition. Une opération coup de poing qui aura lieu cet après-midi à partir de 16h au niveau du Palais de la culture de Kouba. Avec comme slogan «Attention! L’art est en danger. Halte au piratage».
L’Onda veut frapper fort pour se racheter une bonne image à l’international. «Nous voulons donner un signal d’égalité et de transparence à l’international en sensibilisant les jeunes à respecter les droits intellectuels.» Et pour ce faire, l’Onda s’est donné de gros moyens. Pas moins de 14 agences régionales travaillent en étroite collaboration avec l’Onda en plus de la Dgsn, la gendarmerie et la douane.
L’année dernière, environ un million de supports ont été saisis, ce qui représente l’équivalent, dira M.Ben cheikh, de neuf années de travail. Cette année, ce chiffre a été atteint en l’espace d’un an seulement.
Le conférencier soulèvera donc deux stratégies pour endiguer le piratage. D’abord, la sensibilisation des jeunes par l’éducation et ce, au niveau des collèges et lycées et ensuite en impliquant tous les services de sécurité en mettant en place des protocoles de sécurité sans oublier des agents de renseignements à même de surveiller de près chaque camion de revendeurs de CD qui sort, notamment. Aussi, une deuxième instruction «ferme» a été envoyée au Premier ministre, dira le DG de l’Onda afin de mettre fin au piratage des logiciels, notamment de Microsoft qui polluent les différentes institutions de l’Etat, incitant celui-ci à un grand dérapage et manquement au respect des droits des auteurs.
«Il faut s’assurer que tous les logiciels soient des originaux» fera-t-il remarquer. Il rappellera que le taux de redevance des radios est passé de 2% à 5% sera augmenté encore l’an prochain à 6%. Aussi, il invitera les chaînes de télés privées à s’assurer de leur devoir tout en invitant la justice à être moins condescendante. A ce propos, M. Bencheikh révélera que 200 affaires sont en juridiction actuellement. Les sanctions vont de 3 ans de prison à 500.000 DA et 6 ans de prison ferme pour celui qui récidive. Si l’Adopi n’a pas réglé le problème du téléchargement illégal, la loi algérienne de 2009, dira-t-il, incrimine, non pas l’utilisateur, mais le site fournisseur d’accès.
«Toutes les chaînes télés sont tenues de régulariser leur démarche. Nous voulons aller avec ces chaînes graduellement. L’Entv paye chèrement ses droits. Je peux vous l’assurer… Les discothèques aussi payent à l’Onda 7,5% de leurs bénéfices.. Il nous arrive même de sponsoriser les artistes, notamment 22 albums cette année.» Et de déclarer: «On va signer demain un contrat de convention avec Mobilis en ce qui concerne les sonneries et on espère le faire après avec Djezzy. Aussi, bientôt cela se fera avec Google pour payer les redevances des clips qui passent sur YouTube a-t-il confié. Aussi, pour marquer le coup mais de façon efficiente, de nombreux artistes ont été conviés à assister aujourd’hui à une vaste opération de destruction massive de quelque 1 739.829 supports saisis cette année.
Parmi ces artistes, on peut citer Khaled, Takfarinas, Mami, cheb Billal, Safy Boutella, Houari Benchenet, Hakim Salhi, cheb Anouar, Djalti, Kadirou, Med Lamine et toute la nouvelle jeune scène musicale sans oublier, bien évidemment, les doyens et symboles comme Hadj Tahar Fergani, Hadj Ghaffour, Blaoui Houari, Mazouz Bouadjadj, Bennani et de nombreux autres auteurs et artistes algériens.
