L’Algérie perd annuellement quelque 120 millions d’euros en raison des pertes subies dans la fraude opérée dans le secteur de téléphonie mobile à travers le piratage de lignes.
Pourtant, cette perte sèche n’a pas fait réagir les principaux responsables de l’ARPT ou du ministère de la Télécommunication. Pis, ces deux parties ont refusé l’année dernière à un investisseur anglais un projet destiné à stopper cette hémorragie d’un coût financer d’un million d’euros, soit 0,1% du montant total des pertes financières dues à ce phénomène.
Ce chef d’entreprise britannique a proposé aux dirigeants du secteur un appareil ultra révolutionnaire qui permet de détecter la fraude sur la téléphonie mobile. Ces derniers ne lui ont accordé aucune importance sans avancer la moindre raison ou donner une quelconque explication. Il est reparti bredouille dans son pays. Or, cette pratique a atteint un stade dangereux.
Depuis plusieurs années, ce piratage à la «façon industrielle», selon une source proche du dossier n’a pas l’air d’alerter les services compétents ou à tout le moins les pouvoirs publics. Ces derniers sont-ils assez conciliants avec cette pratique qui consiste à détourner les codes de sécurité de téléphones portables à partir des bases de données, en principe sécurisées, des opérateurs.
Ces codes sont ensuite revendus à des particuliers ou à des gérants de boutique peu scrupuleux qui pouvaient ensuite activer n’importe quelle carte SIM. Tous les opérateurs pourraient aussi avoir à souffrir de ce nouveau phénomène. Personne n’est à l’abri.
En 2010, la première affaire liée au piratage des lignes téléphoniques a été traitée par le tribunal d’Alger qui a mis en examen quinze personnes pour répondre des charges qui pesaient sur elles dans l’affaire de piratage de lignes téléphoniques d’Algérie Télécom. Ces derniers utilisaient des lignes téléphoniques piratées et les proposaient ensuite aux clients des communications internationales.
C’est un phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur. La procédure est très simple. Le phreaking est un système de piratage des lignes téléphoniques qui permet à un hacker de prendre le contrôle de ces lignes. Les heures de communication sont ensuite revendues à leurs clients par les pirates.
TROIS OPÉRATEURS WIMAX CONTESTENT L’ARPT
Trois opérateurs WiMAX ont protesté hier contre l’instauration par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) d’une nouvelle redevance imposable de 10% à la fourniture de tous services et équipements utilisant la technologie WiMAX et hertzienne, et annoncé avoir décidé de porter l’affaire auprès du Conseil d’Etat : «Nous portons à la connaissance de l’opinion publique que l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) vient d’instaurer, à travers sa décision N°18/PC/ARPT/2011 du 18 juin 2012, une nouvelle redevance imposable de 10% à la fourniture de tous services et équipements utilisant la technologie WiMAX et hertzienne», ont-ils indiqué dans un communiqué conjoint signé par les directeurs généraux d’Anwarnet, Icosnet et SLC, respectivement Mohamed Fadi Gouasmia, Ali Morsli et Lotfi Nezzar.
«De ce fait, nous nous trouvons dans l’obligation d’appliquer ladite redevance à toute fourniture de services et équipements utilisant la technologie WiMax et hertzienne à partir du 1er août 2012», ont-ils précisé.
Les trois opérateurs ont qualifié la décision de l’ARPT d’«unilatérale, non-objective et contraire à la politique des pouvoirs publics algériens en matière de démocratisation de l’usage d’internet». Ils ont affirmé qu’ils «ne ménageront aucun effort pour empêcher, par toutes les voies légales, cette énième mesure arbitraire qui pénalise, selon eux, les consommateurs, compromet l’essor des TIC et met en péril la survie des quelques rares acteurs qui subsistent encore».
Hocine Adryen