Interpellé sur la question de l’exploration du gaz de schiste qui suscite des réticences à travers le monde, en particulier en Algérie, Pierre Terzian n’a pas voulu trop polémiquer sur ce sujet.
L’Opep pourrait encore peser de son poids. L’Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole a encore un rôle à jouer sur le marché pétrolier. C’est ce qu’a estimé hier Pierre Terzian, consultant et P-DG de la société américaine Petrostratégies lors d’une conférence qu’il a animée au siège de Sonatrach sur la chute des prix du pétrole.
Pour lui, dire que l’Opep n’a plus de mission est faux.
L’expert américain en hydrocarbures reconnaît que l’Opep a perdu le rapport de force qui lui a été favorable sur le marché pétrolier en échouant dans la stabilisation des prix mais cela ne veut pas dire que sa mission est finie.
«Il faut penser effectivement à de nouvelles alliances pour renforcer le front des pays producteurs»,a-t-il affirmé en précisant que ce que fait actuellement l’Algérie est une bonne chose.
Depuis la dernière réunion de l’organisation, le 27 novembre, qui n’a pas réussi à réduire le seuil de la production pour freiner la dégringolade des prix du pétrole, l’Algérie tente de multiplier ses contacts avec les pays producteurs hors-Opep pour les convaincre de la nécessité de revoir la production à la baisse en vue de sauver le prix du baril. Devant le refus de l’Arabie saoudite, membre influent de l’Opep, de réduire le plafond de production, cet expert estime que les autres pays producteurs doivent prendre des mesures communes pour freiner cette chute.
Revenant sur les raisons de cette chute des prix du pétrole, M.Terzian explique que c’est un scénario monté par l’Arabie saoudite en collaboration avec Washington pour faire pression sur la Russie qui a été très touchée par la chute des prix du pétrole.
L’expert a fait savoir que l’Arabie saoudite voulait à tout prix baisser les prix du pétrole vu que les importations des Etats-Unis avaient sensiblement baissé. «Les USA importent seulement 25% de leurs besoins en pétrole de l’Arabie saoudite», a tenu à souligner le conférencier en reconnaissant toutefois les conséquences négatives pour Riyadh.
Le premier producteur de pétrole vise à travers ce scénario à sauvegarder son monopole sur le marché pétrolier et à augmenter ses exportations vers les USA.
Interrogé sur les prévisions du marché pétrolier pour le court terme, le conférencier n’a donné aucun éclaircissement. Interpellé sur la question de l’exploration du gaz de schiste qui suscite des réticences à travers le monde, en particulier en Algérie, Pierre Terzian n’a pas voulu trop polémiquer sur ce sujet.
«Les opinions n’ont aucune importance, il faut attendre que la science reprenne sa place», a-t-il dit en insistant sur le retour au débat rationnel.