Ces photos ont été prises vendredi dernier dans le village de Nabi Saleh en Palestine où on voit un soldat israélien armé plaquer sauvagement un enfant de 12 ans contre un rocher.
Le bras cassé enveloppé dans une écharpe, le jeune garçon palestinien se débattait et tentait d’échapper à l’emprise de son agresseur lourdement armé.
Ces images d’un enfant apeuré, en pleurs, qui ont depuis fait le tour de la planète à travers les réseaux sociaux, vont rejoindre l’iconographie la plus éloquente montrant « la morale décadente de l’armée d’occupation », selon les mots du ministère palestinien des Affaires étrangères.
La vidéo de l’agression, ainsi que les photos prises notamment par le photographe de l’AFP Abbas Momani montrent un soldat israélien pourchassant dans les rochers l’enfant Mohammad Tammimi qui a le bras dans le plâtre.
Le soldat encagoulé rattrape l’enfant, l’immobilise d’une clé de bras au cou et essaie de lui plaquer le visage contre la roche.
Des militants pro-palestiniens, la mère, la soeur et d’autres femmes du village accourent et s’agrippent au soldat.
« Ce n’est qu’un enfant, un petit enfant »
crie sa mère. La soeur du garçon mord le soldat qui est assailli de tous cotés.
De plus en plus aux abois, le soldat appelle ses camardes à la rescousse. Pendant presque une minute, il reste seul à se débattre avec ces femmes qui lui arrachent sa cagoule, jusqu’à ce qu’un supérieur intervienne et
ordonne de laisser partir l’enfant.
Les images ont fait le tour des médias palestiniens, israéliens et internationaux, et déferlé sur les réseaux sociaux.
Pour les Palestiniens, la scène est emblématique des agressions israéliens en Cisjordanie occupée. La presse palestinienne a reproduit une caricature revisitant la bagarre et donnant au soldat israélien une tête de chien.
Le village de Nabi Saleh, près de Ramallah, est depuis des années l’un des théâtres hebdomadaires de protestations anti-israéliennes. Tous les vendredis, des Palestiniens, des étrangers et même des Israéliens manifestent contre l’extension de la colonie de Halamish de l’autre côté de la route.
Tous les vendredis, les soldats les attendent. Les pierres finissent par voler d’un côté, grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc fusent de l’autre.
En trois ans, il y a eu deux morts et 375 blessés, assurent les militants, pour près de la moitié des mineurs