Un employé italien de la Croix-Rouge, Eugenio Vagni, détenu depuis presque six mois par un groupe islamiste dans le sud des Philippines, a été libéré samedi, a indiqué le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini dans un communiqué.
« Le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini exprime sa grande satisfaction à la suite de la libération qui vient de se produire de notre compatriote Eugenio Vagni », assure le communiqué.
Le chef de la diplomatie italienne a également exprimé sa « gratitude aux autorités philippines » pour leur engagement. M. Frattini a aussi remercié le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que la Croix-Rouge italienne pour tout ce qu’ils ont fait en faveur de la libération de l’otage.
« Cette libération représente une joie immense, nous nous préparons à une grande fête. Je suis vraiment ému et toute la Croix-Rouge italienne exulte », a réagi le chef de l’organisation humanitaire Francesco Rocca.
Eugenio Vagni, 62 ans, avait été enlevé avec deux autres employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) le 15 janvier sur l’île de Jolo, dans le sud des Philippines, où ils visitaient une prison. Ses deux compagnons, une Philippine et un Suisse, ont été libérés.
Fin juin, M. Vagni avait téléphoné à son épouse en Italie, lui disant qu’il était « épuisé », selon la famille.
« Eugenio a téléphoné ce matin à sa femme. Il est vivant mais il a indiqué être épuisé. Le dernier contact direct avec sa famille remontait au 2 juin », avaient expliqué les deux frères de l’otage, se déclarant « fortement préoccupés » par sa situation.
Fin juin, le pape Benoît XVI avait demandé la libération de toutes les personnes séquestrées dans les zones de conflit et particulièrement d’Eugenio Vagni.
En avril, un porte-parole de l’armée philippine avait indiqué qu’Eugenio Vagni avait besoin d’être opéré d’une hernie et qu’il ne pouvait plus marcher.
Les rebelles islamistes du groupe Abou Sayyaf, qui retenaient l’Italien en otage, se sont spécialisés dans les enlèvements d’étrangers et de chrétiens avec demande de rançon.
Les autorités accusent également le groupe de liens avec Al-Qaïda et le groupe Jamaah Islamiyah (JI) accusé d’avoir fomenté l’attentat qui avait fait 202 morts sur l’île indonésienne de Bali en 2002.