Peugeot, Volskwagen, Hyndai…Bouchouareb intransigeant

Peugeot, Volskwagen, Hyndai…Bouchouareb intransigeant

Il a rappelé que les facilités fiscales seront liées à l’amélioration du taux d’intégration.

Parlant du dossier des industries mécaniques, lors de son passage hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, le ministre de l’Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb a indiqué que le gouvernement s’opposera à tout projet qui n’est pas viable et qui ne donne pas de garantie à travers «un pacte technologique signé avec le constructeur pour réaliser un taux d’intégration minimum de 40% sur 5 ans». C’est donc une condition sine qua non pour tout constructeur automobile voulant s’installer sur le marché algérien.

«Hyundai vient de démarrer, mais nous l’observons. Si on ne voit pas qu’il y a une amélioration dans le taux d’intégration, le contrat sera rompu», a insisté le ministre ajoutant que le même principe sera appliqué pour Volkswagen. «Pour garder sa part du marché, le constructeur a intérêt à monter en cadence vers le niveau de 40% du taux d’intégration. Cela ne concerne pas uniquement l’industrie automobile», a-t-il souligné.

Evoquant le projet Peugeot, le ministre de l’Industrie et des Mines a affirmé que «les discussions continuent entre les différentes parties. Dès que les positions se rejoignent, nous l’annoncerons. Mais pour l’instant, on n’est pas encore dans ce cas». Les facilités fiscales seront, selon lui, liées à l’amélioration du taux d’intégration. Par ailleurs, Abdessalem Bouchouareb a indiqué que l’Etat n’octroiera plus d’avantages pour les secteurs des briqueteries, des cimenteries, des transports et des minoteries. Lors de son intervention, le ministre a indiqué qu’une liste négative a été établie en décembre dernier par le gouvernement. «Dans le cadre du décret d’application de la nouvelle loi sur l’investissement, 110 segments d’activités sont inscrits sur cette liste», a-t-il indiqué. Bouchouareb a expliqué que l’établissement de la liste négative concerne «les secteurs saturés».

LG Algérie

«Quand un secteur est saturé, il est inscrit sur cette liste, il ne bénéficiera, de ce fait, plus des avantages et des aides de l’Etat», cependant «celui qui veut investir dans un secteur saturé est libre de le faire», ajoute-t-il.

Il a en outre expliqué qu’il est important de rationaliser les dépenses de l’Etat d’autant plus que la ressource est devenue rare dans ces secteurs, «la dépense fiscale doit être orientée vers des segments utiles pour l’économie nationale», a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre a assuré que l’investissement en Algérie est loin d’être en déclin et qu’il est au contraire en constante croissance, notamment depuis 2015. Pour étayer ses dires, Abdessalem Bouchouareb a soulevé qu’au cours de l’année 2016, «7780 projets d’investissements ont été concrétisés, ce qui représente en valeur une croissance de 19% et en emploi de 15% par rapport à l’année dernière».

Selon le ministre, «on n’a jamais eu autant d’investissements en Algérie». «C’est la première fois où l’on note une augmentation de prélèvement de l’impôt sur les bénéfices des sociétés IBS qui est à plus de 24% au cours de l’année 2016». Le ministre a également relevé «une augmentation de la création des entreprises qui a atteint 6% en 2016». Abdessalem Bouchouareb a révélé que «la valeur financière de tous ces investissements s’élève à 5 milliards de dollars». Il a affirmé que «l’Algérie sera autosuffisante en fil à machine et en rond à béton d’ici fin 2017, et ce, après l’entrée en production des usines sidérurgiques en avril et mai prochains.

D’autre part, le ministre a affirmé que le secteur de l’industrie a connu un taux de croissance qui s’élève à 3,6%. Il a souligné dans ce sens que, parmi les projets qui participeront à la politique d’import substitution figure «la filière du textile qui jusque-là était complètement effondrée, et qui connaît aujourd’hui une croissance de 11%». «Un grand projet industriel avec un partenaire turc, va entrer en activité en juin prochain», ajoute-t-il encore.

Il dira que, «cette année connaîtra toutes nos politiques de promotion de l’investissement initiées en 2015 et 2016», précisant que «pour ce projet, des contrats d’exportation de deux milliards de dinars sont inscrits». En ce qui concerne la politique de l’import substitution, qui a pour but d’alléger la pression sur le budget de l’Etat. «Tous ceux qui s’inscrivent dans cette politique jouissent de différents avantages et d’accompagnement», a affirmé le ministre. Il a dans ce contexte cité l’exemple des pièces de rechange automobiles, faisant savoir qu’un texte de loi est en préparation pour l’encadrement de ces pièces. «Nous encourageons les concessionnaires automobiles qui importent des pièces de rechange à se substituer pour les fabriquer pour le marché algérien, mais aussi pour l’exportation», a-t-il précisé. Rappelant que l’Etat dépense plus d’un milliard de dollars en pièces d’importation.