La recherche scientifique n’a pas sa place en Algérie. C’est le parent pauvre de la chaîne. Le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur, Hafid Aourag, a déploré hier, sur les ondes de la Radio nationale, le manque d’intérêt accordé à ce secteur
L ors de son passage sur les ondes de la Radio nationale, Hafid Aourag a crevé l’abcès en énumérant tous les maux qui minent la recherche scientifique. L’invité de la rédaction de la Chaîne III a estimé que les chercheurs sont complètement marginalisés de la prise de décision concernant la recherche scientifique, bien que cette dernière est une source importante pour l’économie et le développement de la technologie, ce qui exige sa valorisation, a-t-il soutenu.
«Les chercheurs algériens sont tenus éloignés de la dynamique de développement». Le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur, en veut pour preuve le PIB consacré pour ce domaine. Selon lui, l’Algérie consacre à peine 6% du PIB pour la recherche scientifique équivalent à celui de trois universités américaines. L’invité de la rédaction de la Chaîne III se plaint du fait que les chercheurs et universitaires algériens ne soient ni sollicités ni intégrés dans la dynamique de développement du pays allant jusqu’à affirmer qu’ils sont ignorés par les leaders de l’économie nationale qui préfèrent en appeler à l’expertise étrangère.
Toutefois, si cette tendance commence, quelque peu, à s’inverser en faisant état de la signature de plusieurs conventions de coopération entre le secteur de la recherche et plusieurs ministères, à l’exemple de ceux de l’industrie et de l’agriculture en particulier, soutient le même responsable, il n’en demeure pas moins que le domaine de la recherche scientifique demeure le parent pauvre de la chaîne.
Hafid Aourag n’a pas manqué, à l’occasion, de rappeler que le secteur de la recherche en Algérie dispose de compétences avérées, lesquelles quand elles ont été sollicitées, ont démontré les qualités de leur savoir-faire. Il cite comme exemple les quelque 3 000 sites d’exploitation d’énergie renouvelable implantés avec leur concours en diverses régions du territoire. Par ailleurs, il témoigne que la recherche en Algérie a commencé à reprendre quelques couleurs, notamment à la suite du retour de l’étranger du flux important de chercheurs et d’universitaires.
«Plus d’une centaine parmi eux, précise-t-il, est déjà revenue travailler dans nos centres». Rappelant cette découverte d’un vaste gisement à valeur «très élevée» de silicium par des chercheurs algériens à l’ouest du pays, le directeur général de la recherche scientifique a révélé, à ce propos, que le Japon a, d’ores et déjà, exprimé son vif intérêt à contribuer à son exploitation commerciale.
Il rappelle que ce matériau aux champs d’application larges et variés, est notamment utilisé dans la micro-électronique, les télécommunications, l’automobile, l’aviation, la médecine, la fabrication de panneaux solaires et autres télévisions à haute définition.
L. A. R.