Pétrole,Le prix du baril à plus de 200 dollars?

Pétrole,Le prix du baril à plus de 200 dollars?

L’instabilité dans les pays arabes fait remonter en flèche le cours du pétrole et les inquiétudes sur une nouvelle flambée des prix.

Alors que le prix du baril de brut a dépassé la barre symbolique des 100 dollars, le 22 février dernier, un ministre britannique tire la sonnette d’alarme, samedi dans The Times, et affirme que le cours pourrait bientôt dépasser les 200 dollars.

Alan Duncan, ancien trader spécialisé dans le pétrole et qui jouit d’une expérience de 30 années dans les pays du Golfe et aujourd’ hui ministre du Développement international, s’inquiète. Selon lui, la crise que traverse actuellement la région pourrait avoir des répercussions bien plus sérieuses dont la première serait un baril de brut à 200 dollars. Soit bien au-dessus du record du baril à 147 dollars enregistré en juillet 2008, au moment de la crise financière.

Dans un scénario du pire -des terroristes profitent de l’instabilité des pays producteurs de pétrole pour bombarder des raffineries ou des réserves d’or noir- Alan Duncan estime même que le prix du baril pourrait alors atteindre les 250 dollars. Les cours du pétrole ont fini en hausse vendredi, les marchés craignant des perturbations de l’offre avec l’intensification des combats en Libye entre les pro-Mouammar Kadhafi et ceux qui souhaitent le renversement du colonel.

Sur le New York Mercantile Exchange, le brut pour livraison avril a fini à 104,42 dollars le baril, en hausse de 2,51 dollars ou 2,46%, à son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008 où il avait clôturé à 106,89 dollars. Sur la semaine, le brut léger américain a gagné 6,54 dollars ou 6,7%.

Il avait gagné 11,68 dollars ou 13,5% la semaine précédente. A Londres, le Brent pour livraison avril a fini à 115,97 dollars le baril, en hausse de 1,18 dollar ou 1,03%. Sur la semaine, le Brent a gagné 3,83 dollars ou 3,42%.

La semaine précédente, le Brent avait bondi de 9,62 dollars ou 9,38%. Les investisseurs s’inquiètent aussi d’une contagion des troubles à l’Arabie saoudite où des manifestations de chiites ont eu lieu dans l’est du pays. Néanmoins, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner, a estimé jeudi que les producteurs de pétrole disposaient d’une marge « considérable » pour assurer un approvisionnement normal du marché.

« Les événements au Moyen-Orient suscitent des craintes de perturbation de l’offre de pétrole (…) mais il est important de noter qu’il y a des capacités de production de pétrole inutilisées considérables à l’échelle de la planète », a indiqué M. Geithner à la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain.

De plus, les Etats-Unis « et d’autres économies majeures possèdent des réserves stratégiques de pétrole importantes », a indiqué le ministre dans un témoignage présenté à l’occasion de son audition devant cette Commission. « Si nécessaire, ces réserves pourraient être mobilisées pour amoindrir les effets d’une perturbation grave et prolongée de l’offre », a-t-il ajouté. M. Geithner a rappelé que le gouvernement américain « surveill[ ait] de près » la situation du marché du pétrole.

Les cours évoluent actuellement près de leur plus haut niveau depuis la fin de l’été 2008. Un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), Dennis Lockhart avait estimé un peu plus tôt que le risque d’un « choc pétrolier durable » était bien réel face à la flambée des cours du pétrole provoquée par les soulèvements populaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Samira G.