Pétrole, une étude britannique révèle trois scénarios pour 2019: Ce à quoi il faut s’attendre

Pétrole, une étude britannique révèle trois scénarios pour 2019: Ce à quoi il faut s’attendre

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Ces trois événements qualifiés de majeurs par le docteur Ellen Wald, experte des questions énergétiques, sont en mesure de bouleverser les cours de l’or noir, cette année.

Le feuilleton des prix du pétrole n’est pas près de connaître son épilogue. Et lorsque l’Arabie saoudite tient le premier rôle et la tête d’affiche, cela devient inévitablement un événement de portée internationale. Il donne du grain à moudre aux spécialistes et ouvre la voie aux scénarios les plus improbables, les plus inattendus. Quelle est cette nouvelle donne qui pourrait faire tanguer le marché de l’or noir? Selon Ellen Wald, experte en questions énergétiques, trois événements majeurs de ce début d’année risquent de bouleverser les prix du pétrole pour le reste de l’année.

Quels sont-ils? Le premier est la publication le 9 janvier, d’une étude indépendante sur les réserves saoudiennes, la première de ce genre dans le royaume. L’étude a été réalisée par les consultants pétroliers DeGolyer et MacNoughton. Elle montre que les réserves pétrolières saoudiennes s’élèvent à 263,1 milliards de barils. Une information qui serait importante pour au moins deux raisons. Lesquelles? Premièrement, cela prouve, que le scepticisme à l’égard des réserves autodéclarées de l’Arabie saoudite n’est pas fondé.

Deuxièmement, l’Arabie saoudite a choisi de publier cette information avant une vente d’obligations prévue au cours du deuxième trimestre de l’année par Aramco, la société publique du pétrole indique le docteur Ellen Wald. «De toute évidence, l’Arabie saoudite n’induit pas le public en erreur quant à la taille et au caractère récupérable de son pétrole», a-t-elle souligné. Il semble clair que l’annonce des chiffres officiels des réserves à ce moment-ci, vise à renforcer l’offre obligataire d’Aramco. Par conséquent, le marché sait plus ou moins à quoi s’attendre concernant la capacité de l’Arabie saoudite à oeuvrer pour la stabilisation des cours. Au rythme actuel de production de l’Arabie saoudite, 10,6 millions de barils par jour, cela équivaut à 70 ans d’exploitation. Alors que le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh, a précisé que le coût d’extraction du pétrole saoudien restait le moins cher au monde, à seulement 4 dollars le baril.

Des statistiques qui indiquent que le chef de file de l’Opep reste un acteur incontournable, en ce qui concerne l’équilibre du marché. Son annonce de propulser les cours au-delà des 80 dollars, n’est pas une vue de l’esprit. On comprend mieux aussi, pourquoi le royaume wahhabite a déclaré qu’il allait réduire ses exportations de 800.000 barils par jour à 7,2 millions en janvier contre 8 millions/bpj en novembre. Le coup est jouable si ses capacités sont attestées. Pour ce qui est du deuxième événement, il concerne l’offre iranienne sur le marché. L’Iran, qui a bénéficié de l’assouplissement des sanctions américaines, a exporté en décembre, à peine 942.000 barils par jour. Ce qui est inférieur à la quantité autorisée conformément aux sanctions américaines.

Une situation qui inquiète déjà le marché et qui pourrait s’exacerber à mesure que la tension entre les États-Unis et l’Iran s’élèverait. Le troisième évènement, est lié à la production de l’Arabie saoudite qui doit être réduite de façon conséquente. L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle allait réduire en janvier ses exportations de pétrole de 10%, par rapport à novembre afin de stabiliser les prix, a indiqué le 9 janvier son ministre de l’Énergie. «Le royaume, premier exportateur mondial de pétrole, réduira ses exportations de 800.000 barils par jour à 7,2 millions en janvier contre 8 millions/bpj en novembre», a précisé Khalid al-Falih.

Une réduction supplémentaire de 100.000 barils par jour est prévue pour le mois de février. Dans la foulée, le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a indiqué vendredi que la réduction de la Russie pourrait atteindre 50.000 barils par jour, d’ici la fin janvier. Autant de raisons qui indiquent que les prix du pétrole n’ont pas fini d’être chahutés. L’or noir va-t-il flamber? La question est posée. Ce qui est certain c’est que l’Arabie saoudite veut le voir à au moins 80 dollars. Un challenge qui est dans ses cordes…