Le consensus s’étant dessiné plusieurs mois auparavant, les marchés n’ont guère été surpris par l’issue de la rencontre Opep/non-Opep, ayant déjà intégré la décision arrêtée jeudi de prolonger l’accord de réduction de la production.
Après les résultats de la réunion des pays Opep et non-Opep de jeudi, les prix du pétrole se maintenaient à 63 dollars, les marchés ayant déjà intégré la décision de ces pays. En clair, les pays Opep et ses partenaires non-Opep ont convenu jeudi de prolonger leurs quotas de production jusqu’à fin 2018 pour maintenir les prix à la hausse.
En clair, ils ont étendu la réduction de production de 1,8 million de barils qui court de mars 2018 à fin décembre 2018. Second terme de l’accord arraché jeudi par la Russie, lors de la réunion de ces pays à Vienne jeudi dernier, la tenue d’une réunion en juin de ces pays pour réévaluer l’accord, soit éventuellement arrêter l’effort de réduction en cas de stabilisation du marché, maintenir la prolongation de la limitation de production jusqu’à la fin de l’année. Ce compromis, selon les analystes, tient compte des vœux de la Russie. Les autorités russes semblent se plier aux demandes des compagnies privées russes qui veulent augmenter leur production, à la faveur de la mise en service de nouveaux gisements.
Les prix n’ont pas remonté hier à l’heure où nous écrivons au-delà des 63 dollars à cause de cette annonce. De façon officielle, la Russie affiche sa volonté de contribuer à la stabilisation des cours du pétrole “Afin d’accomplir nos objectifs et de rééquilibrer le marché, nous devons continuer de travailler de manière coordonnée”, a déclaré jeudi le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak. Selon l’analyste cité par l’AFP Sukrit Vijayakar : “Il y a un facteur baissier, le fait que le groupe (pays Opep et non-Opep) va réévaluer sa position en juin 2018.” Pour d’autres analystes cités par la même agence, la Russie craint que le marché anticipe un déficit d’offre prochainement ce qui pourrait flamber à nouveau les cours et gonfler davantage la production américaine qui va gagner ainsi des parts de marché.
Face à ce contexte, le baril Brent, la variété de brut de la mer du Nord était coté hier à 63,760 dollars, soit une hausse de plus de 12% par rapport aux cours de fin décembre 2016.
Il convient de souligner que l’Arabie saoudite joue un rôle majeur dans la consolidation des cours au-dessus de 60 dollars actuellement. Face au respect partiel de l’accord par certains pays Opep, elle a dû réduire ses exportations de pétrole ces derniers mois.
En revanche, l’incertitude règne sur l’évolution de la production de schiste américain. Des analystes mettent en avant la hausse actuelle de cette production. Les données du gouvernement américain font état d’une hausse de 300 000 barils/jour de la production des États-Unis en septembre par rapport à août, soit une hausse de 900 000 barils/jour par rapport à septembre 2016. Mais d’autres spécialistes, moins proches des marchés, mettent en avant des difficultés des compagnies pétrolières américaines à augmenter de façon significative leur production.
K. Remouche