La compagnie nationale Sonatrach a dû réduire de 85 cents le prix du baril de son Sahara Blend. C’est la seconde réduction consécutive, après celle de 30 cents au mois de mai dernier
Ces réductions viennent confirmer la tendance mondiale des marchés pétroliers caractérisés par une forte instabilité, qui devrait s’installer dans la durée, avec l’annonce d’un rebond de la production américaine.
Sonatrach n’est pas la seule à devoir réduire ses prix. D’autres grandes compagnies ont été obligées à le faire, à l’image de Statoil, qui a réduit de 80 cents le prix de son baril, ou encore BP qui a réduit de 10 cents son prix.
Mais à la différence de BP et Statoil, qui ne représentent pas la seule source de revenus de leurs pays respectifs, Sonatrach continue à être la seule pourvoyeuse en ressources financières pour l’Algérie qui n’a jamais réussi à réduire sa totale dépendance des hydrocarbures.
À l’ouverture, hier, de la réunion de l’Opep à Vienne, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, a pourtant affirmé : “Je ne pense pas qu’il y ait de difficulté particulière. Le plafond est normal étant donné la situation du marché qui est bien équilibré.”
Même si les pays membres de l’Opep maintiennent leur plafond de production actuel et se disent satisfaits des prix actuels, il n’en demeure pas moins qu’ils gardent un œil attentif sur l’évolution du marché où la concurrence fait rage, mais surtout où les effets de la crise se font ressentir, notamment en Europe.
Mais, pour l’Algérie, le développement accéléré de l’exploitation du gaz de schiste aux États-Unis d’Amérique constitue un véritable défi, dans la mesure où les Américains constituent l’un des plus grands clients de la Sonatrach. Se tourner vers le très concurrentiel marché asiatique suppose des efforts titanesques et des concessions de la part de la compagnie nationale.
Toujours est-il que la question de l’exploitation du gaz de schiste reste au stade de l’étude en Algérie, où l’on semble prendre au sérieux les menaces européennes quant à la dangerosité de cette option, alors que les Américains, eux, font revivre des régions entières et sont en passe de bouleverser le marché énergétique mondial.
Une nouvelle tendance mondiale forte est en train de se dessiner. Sonatrach peut-elle s’inscrire, à temps, dans cette nouvelle voie ? Ou hésitera-t-elle encore pour voir d’autres grandes compagnies s’y engouffrer ?
Une baisse graduelle de sa production, conjuguée à une baisse graduelle du prix de son baril devraient avoir des conséquences sur les recettes du pays et, par extension, sur les projets en cours ou à lancer.
A B